Guantanamo décrète la fin de la grève de la faim de ses prisonniers

Dix-huit d'entre eux sont toujours alimentés par une sonde nasogastrique. Malgré tout, la prison de Guantanamo a prononcé la fin de la grève de la faim de ses détenus. Elle a décidé, lundi 23 septembre, de mettre un terme à son décompte quotidien d'un mouvement qui atteint son plus bas niveau depuis son lancement il y a six mois.

Dans son ultime bilan quotidien, le porte-parole du centre de détention militaire de haute sécurité américain a précisé que 19 détenus sur les 164 hommes incarcérés à Guantanamo suivaient encore le mouvement lundi. Plus aucun n'est hospitalisé. 

Détention sans inculpation depuis 11 ans

Le mouvement qu'avocats et autorités qualifiaient de "sans précédent par sa durée et sa magnitude" a atteint 106 participants de fin juin à mi-juillet, dont un maximum de 46 nourris de force.

Une fouille du camp 6, où la majorité des hommes sont enfermés, avait mis le feu aux poudres, le 6 février, quand des gardiens ont examiné des Coran d'une manière jugée blasphématoire par les détenus. Mais, depuis plus de six mois, les avocats arguent que c'est surtout leur détention illimitée depuis onze ans, sans inculpation ni procès, que dénoncent la plupart des protestataires. 

"Tant qu'il restera une personne en grève de la faim, retenue sans inculpation ni traduite devant un tribunal injuste, la crise de Guantanamo se poursuivra", s'est insurgé le directeur d'Amnesty International en charge des questions de sécurité.