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Des orques peuvent-elles porter plainte pour esclavage ?

L'association de défense des animaux Peta accuse les parcs Seaworld d'exploiter les orques, stars de leurs spectacles. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'orque Tillikum se produit devant les spectateurs du parc SeaWorld d'Orlando en Floride, le 30 mars 2011.  (MATHIEU BELANGER / REUTERS)

Est-ce à la justice de décider s'il faut ou non "Sauver Willy" ? Un tribunal américain doit décider si cinq orques qui se produisent dans les parcs d'attraction Seaworld peuvent poursuivre leur "employeur" pour esclavage.

Tillikum, Katina, Corky, Kasatka et Ulises interprètent des numéros acrobatiques à Orlando en Floride et San Diego en Californie. Ce qui semble aux yeux des touristes n'être qu'une attraction, constitue pour l'association pour un traitement éthique des animaux (Peta), "une violation du 13e amendement de la constitution des Etats-Unis", lequel interdit l'esclavage.

Peta a donc porté plainte en octobre devant le tribunal fédéral de San Diego, au nom des cinq orques. L'association demande au tribunal de reconnaître que les orques sont "soumises à l'esclavage et/ou à la servitude involontaire par les accusés", soit SeaWorld, groupe propriétaire de nombreux parcs aquatiques. La plainte a été examinée lundi par un juge fédéral ainsi que la réponse de SeaWorld, qui demande qu'elle soit déclarée irrecevable au motif que "le 13e amendement protège uniquement les personnes, et non les animaux".

"Jour historique" contre "conséquences absurdes" 

"La contrainte, l'avilissement et l'assujettissement sont les caractéristiques de l'esclavage et ces orques endurent les trois", a plaidé Jeff Kerr, l'avocat de Peta. Cette affaire se situe à "la future frontière des droits civils", a-t-il estimé, parlant de "jour historique". "L'esclavage ne dépend pas plus de l'espèce de l'esclave que de la race, du sexe ou de l'ethnie", a-t-il argué dans un communiqué. 

Le tribunal n'a pas l'autorité pour décider d'étendre cet amendement aux animaux, a estimé pour sa part SeaWorld. S'il "franchissait ce pas sans précédent, il ouvrirait certainement une boîte de Pandore aux problèmes inextricables et aux conséquences absurdes", se défendait déjà le groupe de tourisme et de loisirs dans une réponse en date du 15 novembre 2011.

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