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Cuba. La blogueuse Yoani Sanchez libérée après 30 heures de rétention

La blogueuse dissidente cubaine Yoani Sanchez a été libérée après avoir été retenue 30 heures, samedi 6 octobre. Elle explique son calvaire dans un entretien au quotidien espagnol "El País", dont elle est correspondante.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La blogueuse cubaine Yoani Sanchez a été libérée après 30 heures de rétention, samedi 6 octobre. Elle était venue couvrir le procès d'un dissident, Angel Carromero. (ADALBERTO ROQUE / AFP)

AMERIQUES - Libre. "On a voulu me mettre nue. J'ai résisté et j'en ai payé le prix", raconte la blogueuse dissidente cubaine Yoani Sanchez au quotidien espagnol El País, dont elle est correspondante, samedi 6 octobre. Arrêtée la veille, elle a été placée pendant une trentaine d'heures en rétention par les autorités cubaines. 

La blogueuse raconte comment cette arrestation lui a permis de vivre de l'intérieur "la pression exercée sur un détenu" par les autorités cubaines. "J'ai refusé de manger, de boire. J'ai refusé l'examen médical de plusieurs médecins", raconte-t-elle. La plupart du temps, elle est filmée et soumise à une pression morale permanente.

"Une épreuve qui ne s'accompagne ni de torture ni de coups, mais de la conviction que l'on ne peut se fier à personne entre ces murs". Selon elle, après son arrestation analogue à celle habituellement réservée à "une bande de trafiquants de drogue ou un tueur en série", elle a été placée dans une pièce par "trois femmes en uniforme qui ont tenté de la déshabiller."

Elle était venue couvrir un procès d'un dissident

Arrêtée à Bayamo, dans le sud-est de Cuba, elle était venue couvrir le procès de l'homme politique espagnol Angel Carromero, 27 ans, dirigeant du mouvement de jeunesse du Parti populaire (PP). Celui-ci conduisait la voiture dans laquelle est mort cet été le dissident Oswaldo Paya et un autre opposant cubain, Harold Cepero.

La famille d'Oswaldo Paya, dirigeant du Mouvement chrétien de libération, conteste la version officielle de l'accident et assure qu'un autre véhicule était impliqué dans la mort du dissident. Yoani Sanchez souligne que ce qui lui est arrivé n'est "qu'un faux pas : le grand drame reste la mort de deux hommes et la détention d'un autre".

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