Carlos Slim va-t-il rester l'homme le plus riche du monde?
A l’initiative du nouveau président mexicain, Enrique Peña Nieto, un projet de loi, qui devrait être adopté par l'ensemble du Congrès avant la fin avril, est censé permettre la réforme la plus ambitieuse depuis des décennies du secteur des télécoms et de celui de la télévision.
Il prévoit, entre autres, de favoriser l'entrée de concurrents étrangers dans ces secteurs et de donner aux autorités de régulation le pouvoir de contraindre les acteurs historiques à céder certains actifs si leur part de marché dépasse 50%.
Slim contrôle 70% des télécoms
Cette réforme devrait «permettre un accès au haut débit pour tous», alors que selon l’OCDE l’actuel dysfonctionnement du secteur des télécoms coûterait près de deux points de PIB au pays (1,8%). En revanche, pour Carlos Slim, dont la société AMX (America Movil) gère 70% des réseaux mobiles, 80% des réseaux fixes et 74% du haut-débit, la réforme est un coup de massue.
Une rente de situation que Les Echos résument ainsi : «En contrôlant 70% de son marché domestique en téléphonie mobile, et 80% dans le fixe, America Movil n'a guère de mérite. Il fait payer des tarifs parmi les plus chers au monde (d'un tiers plus élevés qu'aux Etats-Unis), une ponction sur l'économie mexicaine estimée par l'OCDE à plus de 25 milliards par an.»
20% de chute à la bourse
En bourse, la chute de l'action America Movil, qui dépasse désormais 20% depuis le début de l'année, a amputé sa fortune et celle de sa famille de plus de sept milliards de dollars. En mars, le magazine Forbes estimait cette fortune à environ 73 milliards de dollars (56,2 milliards d'euros).
Carlos Slim a préféré se réjouir publiquement de cette réforme qui met à bas le quasi monopole dont il bénéficie depuis que le président Carlos Salinas de Gortari lui avait vendu la compagnie nationale de téléphone en 1990. «Cette loi sur les télécommunications confirme l'importance du haut débit et d'accroitre sa pénétration... C'est pourquoi, sans doute, elle satisfait» aux demandes de l’Etat, à savoir «un service universel, de meilleurs prix, des vitesses plus élevées», a dû reconnaître le milliardaire le 17 mars 2013, selon le magazine Forbes.
Il faut dire que Carlos Slim pourrait, grâce à cette réforme qui touche aussi la télévision, se développer sur ce créneau qu’il convoite depuis longtemps, notait Le Monde. De quoi, peut-être, garantir sa place d’homme le plus riche du monde.
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