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L'ex-analyste militaire américaine Chelsea Manning renvoyée en prison

Un juge fédéral américain a ordonné son renvoi en prison pour "entrave à la bonne marche de la justice". Elle ne veut pas être entendue devant un grand jury sur ses contacts avec le site WikiLeaks.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'ancienne analyste militaire Chelsea Manning parle à la presse le 16 mai 2019 avant l'audience devant un tribunal d'Alexandria, près de Washington (Etats-Unis). (ERIC BARADAT / AFP)

Elle refuse de répondre aux questions sur le fondateur de WikiLeaks Julian Assange. L'ancienne analyste militaire Chelsea Manning est retournée en prison, jeudi 16 mai. Cette icône des personnes transgenres a été écrouée pour "entrave à la bonne marche de la justice" à l'issue d'une audience devant un tribunal d'Alexandria, en Virginie. Elle sera passible d'une amende de 500 dollars par jour si elle refuse toujours de coopérer après 30 jours en détention, et de 1 000 dollars par jour après 60 jours de prison.

Chelsea Manning a déjà passé sept ans en détention pour avoir transmis à WikiLeaks en 2010 plus de 750 000 documents diplomatiques et militaires, dont la publication avait plongé les Etats-Unis dans l'embarras. Elle avait été condamnée à 35 ans de prison en 2013 par une cour martiale pour espionnage, mais le président Barack Obama avait commué sa peine et elle avait été libérée en mai 2017.

"Mourir de faim [plutôt] que changer d'avis"

L'ancienne militaire avait été renvoyée en prison le 8 mars après avoir refusé de témoigner devant un grand jury constitué pour enquêter sur Julian Assange. Elle dénonce une procédure "opaque" et peu démocratique. Chelsea Manning a été libérée il y a une semaine pour une raison technique : le grand jury qui souhaitait l'entendre arrivait à son terme.

Mais un nouveau collectif de citoyens tirés au sort vient d'être constitué pour poursuivre l'enquête. Jeudi, elle a refusé à nouveau de participer à ses travaux. "Je ne renoncerai pas à mes principes, je préférerais littéralement mourir de faim que de changer d'avis", a-t-elle déclaré devant le juge fédéral américain qui a pris la décision de la renvoyer en prison. Celui-ci a rétorqué qu'il n'y avait rien de "déshonorant" à remplir son devoir citoyen.

Avant de comparaître devant le tribunal fédéral d'Alexandria, l'ex-militaire avait réitéré en conférence de presse son refus d'être entendue devant un grand jury sur ses contacts avec WikiLeaks. Retourner en prison "ne me fait pas peur et ne me dérange pas", a-t-elle notamment déclaré selon NBC news (en anglais).

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