Au Mexique, la police traque "Diana", la mystérieuse vengeresse de femmes violées
Les autorités de Ciudad Juarez recherchent une femme ayant revendiqué le meurtre de deux chauffeurs de bus soupçonnés d'avoir violé des ouvrières.
Elle signe sa lettre de revendication : "Diana, chasseuse de chauffeurs". Les autorités mexicaines ont annoncé, mardi 3 septembre, être à la recherche d'une justicière de femmes violées à Ciudad Juarez, une ville de 1,3 million d'habitants située à la frontière avec les Etats-Unis.
Cette mystérieuse femme a revendiqué les assassinats de deux conducteurs d'autocars abattus d'une balle dans la tête, la semaine dernière à Ciudad Juarez, connue pour avoir été le théâtre d'une vague de crimes sans précédent contre des femmes ces dernières décennies. Dans les deux cas, des témoins ont identifié le tueur comme étant une femme.
Les autorités judiciaires du Chihuahua avaient dans un premier temps suivi la piste d'une "vengeance ou d'un crime passionnel". Mais samedi, plusieurs organes de presse de l'Etat ont reçu un message anonyme revendiquant ces deux assassinats signé par "Diana, chasseuse de chauffeurs".
"Je suis un instrument de vengeance"
Les conducteurs d'autocars ont souvent été visés par des accusations d'agressions sexuelles, notamment de femmes faisant des horaires de nuit dans les "maquiladoras", les manufactures américaines installées le long de la frontière.
"Mes camarades et moi avons souffert en silence, mais nous ne pouvons plus nous taire, nous avons été victimes des violences sexuelles de conducteurs qui assuraient les liaisons nocturnes des maquilas à Juarez, mais même si les gens connaissent notre souffrance, personne ne nous défend ni ne fait rien pour nous protéger", explique cette lettre. "Ils croient que nous sommes faibles parce que nous sommes des femmes (...) Je suis un instrument de vengeance", ajoute le texte, prévenant de nouveaux assassinats à venir.
Les autorités ont dressé un portrait-robot de cette femme, qui selon des témoins serait une brune d'une cinquantaine d'années, mesurant environ 1,65 m et utilisant une perruque blonde. Des policiers en civil ont également été déployés sur les lignes d'autocar concernées. Douze cas de viols perpétrés par des conducteurs d'autobus sont actuellement étudiés par la police pour tenter d'établir si la suspecte fait partie des victimes.
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