Attentat de Benghazi : trois diplomates suspendus, Hillary Clinton hors de cause
Un rapport officiel dénonce des failles de sécurité à l'ambassade de Benghazi. L'ambassadeur avait trouvé la mort au cours d'une attaque, en septembre.
Les premières têtes tombent. Un diplomate américain a démissionné et trois ont été relevés de leurs fonctions à la suite d'un rapport officiel brocardant le département d'Etat pour la sécurité au consulat de Benghazi ,(Libye) attaqué le 11 septembre, a annoncé mercredi 19 décembre la diplomatie américaine. Cette attaque islamiste avait notamment coûté la vie à l'ambassadeur américain.
La secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, "a accepté, avec effet immédiat, la décision d'Eric Boswell de démissionner de son poste de secrétaire adjoint chargé de la sûreté diplomatique", la force de l'ordre qui assure la sécurité de tout le réseau diplomatique et consulaire américain, selon un communiqué du département d'Etat.
Deux autres responsables de cette même sûreté diplomatique et un fonctionnaire du bureau du Proche-Orient au ministère des Affaires étrangères ont été relevés de leurs fonctions. "Les démissions de responsables du département d'Etat ne closent pas l'histoire car on doit continuer de tenir le gouvernement responsable de ses graves échecs, afin d'empêcher à l'avenir un autre Benghazi", avait réagi plus tôt la présidente de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, à majorité républicaine, Ileana Ros-Lehtinen.
Hillary Clinton toujours invisible
La diplomatie américaine est épinglée depuis mardi soir dans un rapport officiel d'un comité "indépendant" qui pointe "des ratés et des carences de deux divisions du département d'Etat qui ont conduit à mettre en place un dispositif de sécurité (au consulat de Benghazi) largement inadéquat pour faire face à l'attaque" du 11 septembre en Libye.
Les deux présidents de la commission d'enquête indépendante ont déclaré mercredi que la responsabilité d'Hillary Clinton n'était pas engagée. La responsabilité des failles de sécurité révélées par le rapport ne se situe pas au niveau du commandement du département d'Etat, a souligné l'ancien ambassadeur Thomas Pickering, qui a co-dirigé la commission avec l'amiral Mike Mullen, ancien chef d'état-major interarmes. "Nous l'établissons au niveau des secrétariats adjoints, qui est, selon nous, le lieu approprié pour chercher où se prennent effectivement les décisions, où le bât blesse, si vous préférez", a-t-il précisé à l'issue de réunions à huis clos avec des commissions parlementaires.
Le comité "indépendant" avait été mis sur pied en septembre par Clinton, laquelle avait assuré qu'elle "assumait la responsabilité" de la gestion des conséquences de l'attaque de Benghazi. Les élus républicains réclament que la secrétaire d'Etat, malade et invisible depuis le 7 décembre, vienne témoigner devant le Congrès. En son absence, c'est son adjoint William Burns qui doit être auditionné jeudi par les commissions des Affaires étrangères de la Chambre des représentants et du Sénat.
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