Des dizaines de milliers de Français arnaqués par un cartel de la drogue mexicain
L'organisation mafieuse dirigée par "El Chapo" aurait mis en place une arnaque sur le modèle de la "pyramide de Ponzi" pour blanchir des fonds.
Ces Français pensaient investir dans des sites internet spécialisés dans le marché des devises étrangères. Ils ont été arnaqués par le cartel mexicain géré par Joaquin Guzman, alias "El Chapo", le baron de la drogue "le plus puissant du monde", arrêté dimanche 23 février après 13 ans de cavale.
Lundi, Rue89 est revenu sur cette histoire d'arnaque complexe, se demandant si l'arrestation d'"El Chapo" allait permettre à l'enquête d'accélérer. Et aux investisseurs floués, de récupérer leur argent. Selon le site, certains d'entre eux ont investi jusqu'à 750 000 euros, attirés par la promesse d'un rendement pouvant aller jusqu'à 20% par mois.
Une arnaque à la "Madoff"
"De 2007 à 2009, le cartel aurait blanchi plus de 150 millions d’euros par le truchement [des sociétés offshore DWB et EMG], tout en escroquant des dizaines de milliers de petits investisseurs", développe Rue89.
L'organisation mafieuse aurait mis en place une arnaque sur le modèle de la pyramide de Ponzi, le système utilisé par le financier américain Bernard Madoff condamné à 150 ans de prison en 2009. Ce montage financier consiste à rémunérer les intérêts des gros investisseurs en puisant dans l'argent des nouveaux entrants dans le système.
Une action devant la justice française
Annie Gallecier, une consultante lyonnaise victime de l'arnaque, est à l'origine de l’association Recours escroqueries international (Arces international). Elle estime "que 82 000 Français se sont fait flouer par EMG, mais nombre de victimes se taisent car elles ont perdu de l’argent soustrait au fisc ou ont embarqué d’autres victimes dans leur galère", dit-elle à Rue89.
L'association a vu le jour pour qu'une action judiciaire sur le sol français soit menée, poursuit le site, qui souligne qu'"après deux ans d’enquête, la brigade financière française serait sur le point de présenter ses conclusions."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.