Ali Khamenei est intervenu dimanche pour tenter de mettre fin à un mois de crise politique à la tête du pouvoir en Iran
Le Guide suprême iranien a demandé aux conservateurs religieux de cesser leurs attaques contre l'administration Ahmadinejad.
Un conflit entre le camp présidentiel et les religieux se réclamant de Khameinei a débuté mi-avril avec le veto de l'ayatollah Khamenei au limogeage du ministre du Renseignement, Heydar Moslehi, par le président Ahmadinejad.
"La composition de l'exécutif est bonne et appropriée, et le gouvernement est en train de travailler", a déclaré l'ayatollah Khamenei dans une allusion aux violentes attaques de la ligne dure du régime contre l'entourage du président et notamment son directeur de cabinet, Esfandiar Rahim Machaie.
Le Guide suprême iranien, qui recevait le Parlement où les conservateurs religieux dominent, a admis qu'il pouvait y avoir "des faiblesses et des problèmes" au sein de l'exécutif. Mais il a demandé aux députés - et à tous les ultras du régime - de cesser leurs attaques contre le gouvernement, arguant que "l'amitié et la modération dans le pays et dans les relations du Parlement avec le gouvernement sont une nécessité".
Le conflit n'est en fait qu'une lutte pour le contrôle de l'appareil de renseignement avant les élections législatives de mars 2012.
L'entourage du président Mahmoud Ahmadinejad n'a pas caché son intention d'y présenter ses propres candidats contre la majorité conservatrice actuelle, au grand dam de cette dernière. La rébellion ouverte et sans précédent du pouvoir contre le Guide suprême, pivot institutionnel, politique et religieux de la République islamique, a déclenché la colère des ultra-conservateurs qui le soutiennent. Ces derniers se sont déchaînés contre des proches du président iranien.
L'affrontement s'est également cristallisé, au Parlement, autour d'une restructuration en cours du gouvernement, et de la décision de Mahmoud Ahmadinejad d'assurer un intérim à la tête du ministère du Pétrole qui procure 80% des recettes en devises de l'Iran, deuxième producteur de l'Opep.
Furieux de cette fronde, Mahmoud Ahmadinejad, qui a rendu coup pour coup, s'est retiré de toute activité publique pendant dix jours et a même menacé de démissionner, avant de revenir aux affaires début mai.
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