Alep menacée par une violente contre-offensive de l'armée syrienne
Vendredi, aux premières heures, les bombardements de l'armée
syrienne ont repris à Alep. D'après les opposants, des tirs de mortier ont eu
lieu sur plusieurs quartiers de l'ouest de la ville. Ils auraient d'ores et
déjà fait un mort, vendredi à l'aube. Pour la journée de jeudi, le bilan avancé
par les militants de l'opposition est de 34 morts dans Alep et ses environs.
Selon l'un des opposants, Abou Mohammed al Halabi, les
rebelles parviennent pour le moment à échapper aux tirs : "Le régime
masse des troupes et des chars aux entrées d'Alep mais semble pour le moment se
contenter de bombarder la ville, où les rebelles sont constamment en
mouvement".
"Nous craignons de voir un massacre à Alep"
Les affrontements dans la deuxième ville du pays pourraient
s'avérer décisifs dans la bataille entre forces régulières et rebelles. Si la
ville tombe aux mains des opposants, "le régime est fini et les deux
adversaires le savent" , déclarait jeudi Rami Abdel Rahmane, président
de l'Observatoire syrien des Droits de l'Homme.
Conséquence : les rebelles s'attendent à tout moment à une violente
contre-offensive syrienne. La communauté internationale s'inquiète également de
cette perspective : aux Etats-Unis, la porte-parole du département d'Etat
Victoria Nuland a déclaré craindre "de voir un massacre à Alep, et
c'est ce que le régime semble être sur le point de faire" .
A l'heure actuelle, en plus des 2.000 opposants présents en
ville, un renfort de 1.500 à 2.000 hommes est arrivé pour leur prêter
main-forte. L'Armée syrienne libre, formée de déserteurs, a quant à elle
annoncé l'arrivée d'une centaine de chars et de véhicules militaires à Alep.
Première défection d'une parlementaire
Dans le même temps, une députée d'Alep a annoncé ce vendredi
matin qu'elle avait fait défection au régime et fui en Turquie. "J'ai
traversé la frontière turque et quitté ce régime en raison de la répression et
de la torture sauvage auxquelles il soumet une nation qui réclame des droits
minimaux" , explique-t-elle. C'est la première parlementaire à rompre ainsi
avec le pouvoir.
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