Alassane Ouattara affirme qu'une "intervention militaire est déjà prévue" pour chasser du pouvoir Laurent Gbagbo
Le président ivoirien reconnu par la communauté internationale l'a déclaré dans une interview publiée par le quotidien français La Croix, jeudi.
"L'intervention militaire est déjà prévue, organisée. Elle sera programmée. J'ai parlé avec le président nigérian Goodluck Jonathan dimanche, il m'a assuré de sa détermination", indique-t-il.
"C'est pour cela que les chefs d'état-major des pays de la Cédéao se sont réunis mardi à Bamako", selon lui.
Alassane Ouattara a été proclamé vainqueur du second tour de la présidentielle de novembre par la commission électorale. Il est reconnu par la communauté internationale comme président légitime. Laurent Gbagbo a lui été déclaré président par le Conseil constitutionnel, qui lui est acquis.
La Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao, dont le président Jonathan est le président en exercice) a suspendu la Côte d'Ivoire début décembre et menacé Laurent Gbagbo d'une intervention militaire s'il ne cédait pas de lui-même le pouvoir.
Les chefs d'état-major des pays de la Cédéao ont entamé mardi (et jusqu'à jeudi) à Bamako une réunion essentiellement consacrée à une éventuelle action militaire en Côte d'Ivoire.
"Des arrangements sont en cours pour qu'ils aillent faire des reconnaissances à Bouaké, qui sera peut-être le centre de regroupement des soldats", poursuit dans cette interview M. Ouattara retranché dans un hôtel d'Abidjan depuis le début de la crise. Bouaké, dans le centre du pays, est le fief des ex-rebelles des Forces nouvelles, qui lui sont favorables.
Le camp Gbagbo récuse le médiateur Raila Odinga
Le ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Laurent Gbagbo a déclaré mercredi à Abidjan que le médiateur de l'Union africaine dans la crise ivoirienne, le kényan Raila Odinga, avait "failli à sa mission" et qu'il était "récusé" en Côte d'Ivoire comme médiateur.
M. Odinga "prend partie pour M. Ouattara. Nous pensons qu'il est devenu un acteur dans la crise ivoirienne et il ne peut plus être envoyé spécial de l'Union africaine", a ajouté M. Djédjé.
L'émissaire de l'UA avait déploré mercredi avant son départ d'Abidjan où il était arrivé lundi, que M. Gbagbo n'avait pas honoré sa promesse de mettre fin au blocus de l'hôtel d'Abidjan où son rival Alassane Ouattara est retranché.
Mais le ministre de M. Gbagbo a affirmé que "la levée du blocus est un stratagème mis en place pour une attaque de la ville d'Abidjan".
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