Cet article date de plus de dix ans.

Al-Qaida renforce ses positions en Irak

En 2013, plus de 3.000 irakiens sont morts lors d''attaques et d'attentats. Depuis la fin du régime de Saddam Hussein il y a dix ans et le départ des Américains en 2011, l'Irak n'avait pas connu une telle vague de violences. Les islamistes d'Al-Qaïda et les troupes gouvernementales du premier ministre Maliki s'affrontent désormais autour de la région sunnite de Fallouja dans un climat rendu délétère par le conflit syrien tout proche.
Article rédigé par Yves Izard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Mushtaq Muhammed Reuters)

Dix ans après la chute de Saddam Hussein, Fallouja est à nouveau au centre de toutes les attentions en
Irak. La cité, qui avait longtemps résisté aux Américains en 2003, est aujourd'hui
au cœur du conflit qui oppose les islamistes d'Al-Qaïda Irak et les troupes
gouvernementales du premier ministre Nouri Al-Maliki.

Abou Bakr Al Baghdadi, le nouveau leader islamiste

Face à lui, Abou Bakr Al Baghdadi, le nouveau leader islamiste
dans la région, l'homme pour qui les Etats-Unis
offrent une récompense de 10 millions de dollars à toute personne qui aidera à sa localisation.

A la tête d'une troupe que les services secrets américains
estiment à plusieurs milliers d'hommes, cet Irakien a créé le mouvement l'Etat
Islamique en Irak et au Levant (EIIL) et vient de prendre le contrôle de
Fallouja, une ville de 300.000 personnes essentiellement peuplée de sunnites,
une minorité dans ce pays à majorité chiite.

Le Premier ministre Al Maliki très critiqué

Depuis un an, les habitants contestent l'autorité du Premier
ministre accusé de pratiquer une politique confessionnelle en favorisant la majorité
chiite. Soutenu par le gouvernement américain, Al-Maliki est critiqué de toute part dans son pays. On lui reproche notamment d'avoir concentré tous les
pouvoirs puisqu'il est tout à la fois, Premier ministre, ministre de la Défense,
de l'Intérieur et de la Sécurité nationale...

Pourtant, l'homme fort du pays manquerait de soutien militaire. La
puissante machine baasiste, le parti fondé par Saddam Hussein qui contrôlait
tout le pays, a été démantelée par l'Etat-major américain. Aujourd'hui, les
dirigeants politiques et militaires irakiens à la barre manquent de compétences
et d'expérience. En face, les islamistes montent en puissance.

Un appel désespéré

Le chef  du gouvernement
irakien assure qu'il s'apprête à reprendre Fallouja mais il lance un appel aux
habitants de Fallouja afin qu'ils chassent les islamistes de leur cité. Un
appel qui sonne comme un aveu de faiblesse pour le spécialiste du terrorisme Jean-Charles Brisard au micro d'Yves Izard.

Toute la région s'apprête donc à subir des combats violents.
D'autant que le conflit syrien tout proche semble se propager irrémédiablement
sur le sol irakien comme en attestent les mouvements des troupes de l'EIIL. Les
islamistes sévissent et se déplacent du nord du Liban jusqu'à la région de
Fallouja, en passant par la Syrie. Le risque d'un embrasement général de toute
cette région est aujourd'hui réel.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.