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Zambie : douze Chinois dans le collimateur de la justice pour culture illégale de cannabis

Les autorités zambiennes ont interpellé douze ressortissants chinois, qu'elles soupçonnent d’avoir cultivé illégalement du cannabis. Ils étaient employés sur le chantier de construction d’un studio pour la ZNB, groupe audiovisuel public zambien. 

Article rédigé par franceinfo Afrique
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Plan de cannabis dans les montagnes reculées du nord de Lebombo au Swaziland (photo d'archives du 24 mai 2005).  (MIKE HUTCHINGS / X00388)

Cinq ans de prison. C’est la peine encourue par douze Chinois arrêtés le 7 janvier 2019 en Zambie. Le gouverneur de la province Orientale, Chanda Kasolo, les soupçonne d’"avoir visiblement fait pousser des plants de cannabis" dont la quantité saisie atteindrait 6,2 kilos, d’après la Drug Enforcement Commission (DEC), principale autorité en matière de politique antidrogue.

Produire du cannabis à des fins thérapeutiques est autorisé dans ce petit pays enclavé d’Afrique australe, au climat tropical, à condition d’en faire la demande auprès du ministère de la Santé. Celui-ci doit donner son accord et délivrer une licence, conformément à un décret pris en mars 2017 par le ministère de l’Intérieur zambien.

En revanche, cultiver, vendre et consommer du cannabis à usage récréatif reste illégal et passible de poursuites pénales pouvant aller de 5 à 15 ans d’emprisonnement.

L'omniprésence de la Chine dénoncée

Si les arrestations et les condamnations sont en hausse dans le pays, cette affaire intervient à un moment où l'omniprésence de la Chine en Zambie suscite un sentiment antichinois de plus en plus fort dans le pays.

Les investissements de l'Empire du Milieu, qui finance et contruit massivement aéroports, routes, écoles, usines, postes de police, sont mis en cause par de nombreux Zambiens. L'un d'eux, James Lukuku, avait brandi dans la rue en septembre 2018 une pancarte "Chine égale Hitler" pour dénoncer, sans nuance, l'emprise de la Chine sur l'économie de son pays. "Les Chinois ont pris le contrôle de notre économie par le biais de dettes criminelles, s’est insurgé ce manifestant. Ce gouvernement s’endette en dehors de tout contrôle du Parlement."

En revanche, cette omniprésence chinoise est perçue par d'autres comme une "chance" et une "opportunité", estimée à 10 milliards de dollars. C'est ce que soulignait, en septembre 2018, l'économiste et président d’une Association pour le développement du secteur privé (PSDA), Yosuf Dodia, sur le site La Libre Afrique.

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