Eric Willaume, ingénieur en aquaculture, dirige depuis dix ans un parc naturel dans le sud-est du Gabon. Avec sa femme Clothilde et aidé de ses deux enfants, il s’occupe notamment de 25 chimpanzés orphelins victimes de mauvais traitements. Dès qu’elle le peut, la famille s’offre le plaisir de se rendre dans un endroit reculé du parc, l’île aux gorilles, pour retrouver ses anciens protégés devenus adultes.Pour faire sortir les gorilles de la forêt, il est nécessaire de maîtriser quelques savants grognements… Après quelques essais, les grands singes apparaissent en lisière. Chaque bête est appelée par son nom. "Quand on ne vient pas les voir un certain temps, dit le fils, ils ne sont pas contents et nous font la tête…"60% des primates seraient menacés d’extinction"Quand on croise pour la première fois le regard d’un gorille, on tombe sous le charme, affirme la mère. On est foutu et obligé de les adorer…" Elle se souvient notamment de l’un des gorilles venu saluer la famille : "On l’a élevé au biberon. Quand je l’avais dans les bras, il me regardait. J’avais l’impression d’avoir un autre fils, mon petit dernier.""On s’est battus pour lui sauver la vie, car il était vraiment tout près de la mort. A neuf ans, il est en pleine forme. C’est la réalisation de tout un projet. C’est super beau", se réjouit Clothilde. A cause du braconnage et de la déforestation, 60% des primates seraient menacés d’extinction. Et si rien n’est fait, ils pourraient disparaître d’ici cinquante ans…