Vent de liberté sur la Libye : les opposants se rapprochent de Tripoli
L’envoyée spéciale de France Info en Libye est arrivée hier soir à Tobrouk, ville frontalière avec l'Egypte. Ville désormais "libérée". "L’armé sécurise toujours les allers-venues mais affiche très clairement sont soutien à la population", rapporte Vanessa Descouraux. Pour preuve, la base aérienne de la ville est "totalement aux mains des opposants à Kadhafi".
Benghazi, deuxième ville du pays et épicentre de la contestation, à 1.000 km à l'est de Tripoli, est également passée sous le contrôle des opposants à Mouammar Khadafi. Un millier de manifestants se sont rassemblés devant le tribunal local, devenu quartier général de l'insurrection. Benghazi où les journalistes, jusqu'ici tenus à l'écart, commencent à pouvoir pénétrer.
_ Des ONG et bénévoles arrivent également dans l'Est libyen où les hôpitaux sont désormais contrôlés par l'opposition. Egyptiens et Tunisiens notamment, se mobilisent pour venir au secours de leurs
voisins, organisant à la hâte hôpitaux de campagne, convois d'aide
humanitaire et dons de sang.
Dans la nuit, Misrata, troisième ville de Libye, située à 200 km à l'est de Tripoli, serait également tombée aux mains des insurgés, après qu’ils ont repoussé une contre-offensive des mercenaires et des soldats loyalistes. "Les habitants célèbrent la victoire et scandent 'dieu est grand'", affirme un habitant.
L'ouest du pays, qui semblait jusqu'à présent toujours tenu par les autorités, commence aussi à échapper au pouvoir de Kadhafi . Il n’y a plus ni policiers ni militaires à Zouara, ville de 45.000 habitants située à 120 km à l’ouest de la capitale et à une soixantaine de kilomètres de la frontière tunisienne.
A Al-Zawiyah (60 km à l'ouest de Tripoli) en revanche, les combats font toujours rage. Selon un bilan provisoire publié par le journal libyen Quryna, 23 personnes ont été tuées et plus de 44 autres ont été blessées hier dans l'assaut donné par les forces de sécurité libyennes.
"On parle de marcher sur Tripoli. Notre objectif est Tripoli, si Tripoli n'arrive pas à se libérer par lui-même", explique un officier d’Al Baïda (1.300 km à l'est de Tripoli) qui a fait défection. Des soldats de plus en plus nombreux à se ranger du côté des manifestants.
Cécile Mimaut, avec agences
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