Une personne sur six souffre de la faim dans le monde
1,02 MILLIARD. C’est le nombre de personnes qui manquent aujourd’hui de nourriture dans le monde. Crise économique, crise politique et sociale, changement climatique… la faim progresse et ce sont les régions les plus pauvres et les populations les plus démunies qui sont en première ligne. La majeure partie des personnes sous-alimentées proviennent de la région Asie-Pacifique (642 millions), suivie de l'Afrique subsaharienne (265 millions), de l'Amérique latine (53 millions) puis d'une région comprenant Proche-Orient et Afrique du Nord (42 millions).
Seize pays ont été identifiés comme particulièrement vulnérables, dont plus de la moitié en Afrique, où quelque 218 millions de personnes, soit environ 30% de la population totale, souffriraient de faim chronique et de malnutrition. Il s'agit de la Somalie, de l'Afghanistan, de l'Ethiopie, de l'Irak, de l'Erythrée, du Soudan, d'Haïti, du Burundi, de la République démocratique du Congo, du Libéria, de l'Angola, de la Mongolie, de la Corée du Nord, de l'Ouganda, du Tadjikistan et de la Géorgie.
Au Kenya, 3,8 millions de personnes sont en train de mourir de faim. Les communautés pastorales sont les plus durement touchées par la sécheresse qui frappe le pays, la pire depuis plus de 10 ans. Des centaines de milliers de têtes de bétail sont déjà mortes, laissant les éleveurs sans la moindre ressource.
Il est urgent d’agir, d’autant que la situation risque d’empirer encore dans les années à venir. Selon les dernières projections des Nations Unies, nous seront en effet 9,1 milliards d’êtres humains sur Terre en 2050, contre 6,8 milliards actuellement. Une croissance démographique dont l’essentiel se produira justement dans les pays en développement, dont beaucoup souffrent déjà de la faim.
Alors comment nourrir le monde en 2050 ? C'était justement la problématique sur laquelle se sont penchés des experts de haut niveau réunis en Forum cette semaine à Rome à l'initiative de l’organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Selon son dernier rapport, la production agricole mondiale devra notamment augmenter de 70% au cours de 40 prochaines années pour pouvoir subvenir aux besoins de ces quelque 2,3 milliards de bouches de plus à nourrir. Et de souligner la nécessité d’investir dans l’agriculture des pays en développement pour arriver à relever ce défi planétaire. Des dépenses nettes estimées à 83 milliards de dollars par an (voir article associé).
Mais dans un contexte de crise économique aujourd'hui devenue mondiale, les pays les plus riches sont-ils prêts à donner plus aux plus pauvres ? Dans un sondage sur les Français et la faim dans le monde publié chaque année par le CCFD-Terre solidaire à l'occasion de la Journée mondiale de l'alimentation, 55% des Français se disent favorables à l'augmentation de l'aide financière internationale, tandis que 37% préfèrent qu'elle reste stable et 5% qu'elle diminue.
Le nombre de personnes sous-alimentées dans le monde est exponentiel depuis 10 ans. Aucun progrès n'a été effectué pour atteindre les objectifs du Millénaire d'une baisse de moitié des personnes sous-alimentées entre 1990 et 2015, à environ 420 millions de personnes. Une crise qui ne touche plus uniquement les pays pauvres. Dans les pays développés, 15 millions de personnes souffrent aussi de la faim.
Cécile Mimaut.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.