Unanimité politique autour de la mort des otages du Niger
L'heure n'est pas à la polémique, mais à une sorte d'union sacrée dans l'indignation. L'ensemble des responsables politiques français ont exprimé leur émotion après la mort des deux jeunes otages français au Niger.
Depuis la Guadeloupe, Nicolas Sarkozy a donné le ton en condamnant un “acte barbare perpétré par des barbares”. Le président de la République s'est montré très ferme, affirmant que la France n'accepterait “jamais le diktat des terroristes” . Et il assure qu'il luttera “sans relâche” contre “le terrorisme et les terroristes”. Des propos qui font écho à ceux d'un militaire, cité par le journaliste Jean Guisnel dans Le Point : “Nous disons aux ravisseurs : nous vous pourchasserons et nous vous détruirons, y compris si nos otages y perdent la vie”, affirme-t-il, cité sur le site internet de l'hebdomadaire.
Nicolas Sarkozy en personne a donné son feu vert l'intervention des forces spéciales françaises, comme le veut la procédure en pareil cas. C'est au cours de cette fusillade finale que les otages auraient été exécutés. Leurs familles seront reçues à l'Elysée la semaine prochaine, lorsque Nicolas Sarkozy rentrera de son voyage officiel aux Etats-Unis.
Le ministre de la Défense, Alain Juppé, qui se rend à Niamey ce lundi, a assumé l'action des forces spéciales. Il estime que ne rien faire aurait été prendre un double risque : que la vie des otages ne soit pas plus garantie dans le repère des terroristes qu'en cas d'intervention militaire et de laisser penser“que la France ne se bat plus”.
ERADIQUER LE TERRORISME (J.LANG)
L'opposition a demandé à être reçue officiellement par le gouvernement pour être informée des circonstances de la mort des deux jeunes hommes. le Premier ministre a accédé à cette demande et il verra les responsables parlementaires ce lundi à 18 h.
La patronne du PS, Martine Aubry, a demandé que“ toute la lumière (soit) être faite sur ce drame”. Et elle ajoute que “les responsables doivent être poursuivis, arrêtés et jugés”. François Hollande, ex-premier secrétaire du PS et candidat possible aux primaires socialistes, ne remet pas non plus en cause les choix qui ont conduit à ordonner aux militaires français de stopper les preneurs d'otage. Pour lui, il est “légitime et même nécessaire que les forces françaises contribuent à retrouver nos jeunes ressortissants”. Il estime que “sur ce combat-là contre le terrorisme, le fanatisme, le banditisme aussi, parce que tout se confond, il faut être implacables et unis”. Jack Lang a été encore plus net : “à un moment donné, il faut que la France ou les pays riverains montrent la volonté d'éradiquer le terrorisme, éventuellement par la manière forte”, martèle l'ancien ministre.
François Bayrou, pour le MoDem, estime aussi que l'heure est à la “mobilisation générale”. Et il demande à son tour au gouvernement de “partager les informations”.
Le Parti communiste a également exprimé “son indignation”, mais sur un registre légèrement différent, il demande aux autorités françaises “de tout faire pour obtenir la garantie de la vie sauve et la libération de tous les autres otages français”.
Seul le président de Debout la République, Nicolas Dupont-Aignan s'est montré critique, demandant une audition du ministre de la Défense, Alain Juppé. “La France paie au prix fort son alignement sur les intérêts américains et la politique de l'OTAN”, estime-t-il.
Grégoire Lecalot, avec agences
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