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Un nouveau journaliste français détenu en Afrique de l'Ouest

Un journaliste indépendant et un directeur de société ont été arrêtés à Abidjan, en Côte-d'Ivoire. Ils sont inculpés de tentative de coup d'Etat. Au Niger, les deux journalistes Thomas Dandois et Pierre Creisson pourraient profiter d'une embellie des relations avec la France.
Article rédigé par franceinfo
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Tout comme pour les deux journalistes au Niger, l'accusation est grave. Les deux français, un journaliste et un chef d'entreprise, interpellés en Côte-d'Ivoire sont soupçonnés de complot contre l'autorité de l'Etat et attentat. Au total, dix personnes sont impliquées dans cette affaire. Il s'agit d'une tentative présumée de coup d'Etat au mois de décembre.

Et le journaliste Jean-Paul Ney a été arrêté le 27 décembre, alors que, selon lui, il était prêt à couvrir le coup d'Etat devant la radio-télévision ivoirienne. Le procureur de la République d'Abidjan penche pour une implication directe du journaliste : il aurait d'ailleurs porté aux bras des “gris-gris” de combattant.
Les deux hommes risquent la cour d'assise, ce qui est exceptionnel en Côte-d'Ivoire. Pour l'instant l'ambassade de france n'a pas fait de commentaires.

Au Niger, c'est un mélange d'espoir et de déception pour Thomas Dandois et Pierre Creisson. Les deux journalistes resteront au moins deux semaines. C'est le délai de réflexion que les juges se sont fixés avant de prendre leur décision sur une demande de remise en liberté.

Leur frère en sont quittes pour un voyage express inutile, ou presque. “Ils sont innocents, ils n'ont rien fait d'autre que leur boulot. Faire un mois de prison alors qu'on a rien fait, c'est insupportable”, expliquait, à sa descente d'avion, Jean-Michel Creisson, le frère de Pierre.
Certains signes sont plutôt encourageants.

Effectivement, le groupe nucléaire Areva a signé dimanche dernier un nouvel accord avec le Niger, pour renouveler leur partenariat en 2008 et 2009 -- un accord qui prévoit une hausse de 50% du prix d'achat de l'uranium. De quoi détendre quelque peu les relations entre la France et le Niger...

Quoi qu'il en soit, cela fait maintenant plus d'un mois que les deux journalistes sont en prison. Juste parce qu'ils se sont rendus dans le nord du Niger effectuer un reportage sur la rébellion touarègue. Ils sont depuis poursuivis pour “atteinte à la sûreté de l'Etat”, passible théoriquement de la peine de mort.
_ Pas facile de vivre dans les geôles nigériennes avec cette épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes... Leurs frères ont pu leur rendre visite, histoire de leur remonter le moral.

Les deux frères étaient accompagnés dans leur voyage par Robert Ménard. Pour le secrétaire général de Reporters sans frontières, “les autorités du Niger nous ont dit qu'elles voulaient sortir de cette affaire, qu'elles souhaitaient faire preuve de clémence. Elles peuvent le faire en les remettant en liberté. Il faut monter d'un cran dans la mobilisation en France.” C'est dit.

Guillaume Gaven, Grégoire Lecalot

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