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Un journaliste enlevé en Somalie

Gwenlaouen Le Gouil, caméraman français indépendant, a été enlevé par un groupe armé à Bossaso, dans le nord de la Somalie. Selon RSF, il y aurait une demande de rançon de 48 000 euros.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France © REUTERS / Khaled Abdullah Ali Al Mahdi)

Le journaliste enlevé s'appelle Gwenlaouen Le Gouil. Il effectuait dans la région un reportage sur le trafic de migrants illégaux traversant au péril de leur vie le golfe d'Aden pour le Yémen. Il était sur place sans service de sécurité particulier. Une rançon de 70 000 dollars (48 000 euros) serait exigée. RSF ajoute que les autorités locales "négocieraient avec les ravisseurs".
"Cet enlèvement est d'autant plus alarmant qu'il survient dans un pays de non-droit où huit journalistes ont été tués depuis le début de cette année, ce qui en fait la zone la plus dangereuse du monde après l'Irak pour les professionnels des médias", souligne l'organisation de défense de la liberté de la presse.

Bossaso est la capitale économique du Puntland, région semi-autonome située au nord-est de la Somalie, pays en guerre civile depuis 1991. Ce port situé en face de la côte yéménite est en train de devenir une plaque tournante de l'émigration clandestine pour l'Est et la Corne de l'Afrique.

Plus de 26.000 réfugiés et migrants sont ainsi parvenus au Yémen en 2006, selon le HCR. Soixante-quatre d'entre eux sont morts noyés le 21 novembre au large des côtes du Yémen, à l'entrée du golfe d'Aden après que leur bateau eut chaviré. Début novembre, les autorités yéménites avaient fait état de la mort de 40 Somaliens, jetés à la mer par des passeurs au large du Yémen. Ils faisaient partie d'un groupe de 120 Somaliens partis de Bosasso à bord d'une embarcation de trafiquants qui les avaient obligés à se jeter à la mer à 1,5 mille marin des côtes du Yémen.

La multiplication de reportages ces derniers mois sur ce trafic a, selon des ONG installées en Somalie et au Kenya, donné une publicité gênante pour les passeurs et organisateurs du trafic et les journalistes se rendant sur place font régulièrement l'objet de menaces verbales ou physiques. Gwenlaouen Le Gouil est un journaliste expérimenté. Il avait obtenu le prix Albert Londres cette année pour un reportage à propos du massage de Muttur au Sri Lanka.

Caroline Caldier avec agences

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