Cet article date de plus de treize ans.

Un bilan officiel fait état de 300 morts en Libye

C'est la première fois depuis le début des violences que les autorités libyennes publient un bilan des victimes : il y aurait eu 189 civils et 111 militaires tués, un chiffre inférieur aux décomptes des organisations indépendantes. Ceux qui réussissent à quitter la Libye racontent des scènes de grande violence.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

Dans un édifiant discours diffusé en direct à la télévision libyenne, Mouammar Kadhafi a assuré que le régime n'avait "pas encore fait usage de la force" à l'encontre des manifestants (LIRE NOTRE ARTICLE). Et pourtant, ce même régime admet que les victimes sont d'ores et déjà nombreuses. Les autorités ont recensé 300 morts - 189 civils et 111 militaires.
_ La plupart des victimes ont été recensées à Benghazi, deuxième ville du pays et foyer de l'insurrection, à Al-Baïda et à Derna.

Depuis dimanche soir, les violences meurtrières touchent également Tripoli. D'après l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch, la répression a déjà fait "au moins 62" morts dans la capitale en deux jours.

Tripoli est "livrée aux milices des comités révolutionnaires", le pilier du
régime de Kadhafi, raconte Farid, ingénieur de 38 ans qui a fui le pays pour sa Tunisie natale. "Ce sont eux qui font la loi, ils n'épargnent ni les Libyens, ni les
étrangers, ils n'hésitent pas à tirer, à casser les portes des maisons ou à
arrêter les gens".

"J'ai vu un massacre hier soir et avant-hier soir" raconte une femme de 40 ans, qui a elle aussi franchi la frontière avec la Tunisie. Des partisans de Mouammar Kadhafi "visaient les opposants qui s'enfuyaient en courant. J'ai entendu
beaucoup de tirs, de cris. J'ai vu des tireurs juchés sur le haut de bâtiments".

De nombreux témoins racontent les mêmes scènes d'horreur. Entre les tirs et la panique, "des blessés gisent à terre, d'autres
s'enfuient en courant, du sang sur le corps" explique Aiche Khedri, ouvrier de 50 ans. De nombreux commerçants ont fermé leur magasin et les habitants restent
terrés chez eux en vivant sur les stocks.

Mais tout ce qu'ils ont vu, ces témoins ne pourront pas le montrer. A la frontière, "on nous a fouillés et confisqué cartes mémoires
des téléphones mobiles, appareils photo, caméras", dit Sami, maçon de 30 ans. "Ils ont dit qu'ils ne voulaient pas que le monde extérieur voit ce qu'il se passe".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.