: Vidéo Tunisie : le retour du voile ?

Toute la société se croise sur la célèbre avenue Bourguiba : femmes occidentalisées et adeptes d’un islam rigoureux, voilées des pieds à la tête. Raafa revendique la liberté de vivre comme elle l’entend ; pour Imen, un seul chemin à suivre : le Coran. Rencontre.

En racontant sur Facebook un contrôle de police qui a mal tourné, Raafa prend conscience des pressions accrues que subissent les Tunisiennes. Le mois saint du ramadan sert de prétexte à cette "police religieuse" pour décourager les gens de sortir ou de boire, explique-t-elle : "On se fait traiter de traînée parce qu’on marche ou qu’on fait du vélo, qu’on porte un jean ou un tee-shirt. Maintenant, ça a changé : on voit la haine dans les yeux des hommes."

Imen, étudiante en fac de sciences, décide  il y a six mois de porter le voile, comme 80% des filles de sa classe. Elle nous l’explique – à l’extérieur – par un couplet sur "la femme considérée comme un perle par l’islam" et  "trop précieuse [pour être] exposée à la vue des hommes". Autre avantage du voile : décourager les agressions. Une intimidation dénoncée par Fawaz, lui aussi étudiant : "Sous Ben Ali, le voile était interdit. Aujourd’hui, une femme qui ne porte pas le hidjab est insultée et menacée."

Hugues Huet se rappelle avoir été interpellé en octobre 2011, lors des élections,  sur cette même avenue Bourguiba : "Revenez dans un an. Vous verrez, toutes nos femmes seront voilées." Ce n’est pas le cas, mais l’égalité entre homme et femme n’est pas encore inscrite dans la constitution…