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Tunisie : qui est le nouveau président Béji Caïd Essebsi ?
Le nouvel homme fort de Tunis a tous les pouvoirs en main. Après la victoire de son parti en octobre 2014, l’ancien Premier ministre vient de remporter d’une manière éclatante son duel face au président sortant Moncef Merzouki.
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A presque 88 ans, il se voyait comme l’avenir de la Tunisie. A près de 56%, les Tunisiens viennent de lui donner les clés de Carthage. Il est le premier chef d'Etat tunisien élu librement depuis l'indépendance en 1956. Pourtant, il est parti dans la campagne électorale, marquée par des tensions avec son principal rival Moncef Merzouki, avec plusieurs handicapés. Ses adversaires l’ont présenté comme le représentent du régime honni qui a mené à la Révolution, comme une menace d’un retour de Zinedine Ben Ali.
L’ancien avocat, ministre de l’Intérieur puis de la Défense sous Habib Bourguiba, a su déplacer le curseur. Il s’est posé en rempart contre les islamistes, allant jusqu’à accuser le président sortant de faire dans la compromission avec les chefs d’Etat, voire les djihadistes. Dans une Tunisie traumatisée par une transition marquée par des attentats et par l’insécurité, Béji Caïd Essebsi a su attirer sur son nom aussi bien les syndicalistes que les hommes d’affaires, la gauche que les libéraux.
Rempart contre les islamistes, modernité contre projet religieux. «La différence fondamentale entre nous et ce parti (Ennahda, NDLR), c'est que nous sommes entrés dans un processus démocratique, alors que les islamistes, eux, prennent leurs ordres auprès de Dieu, et pas du peuple. Les électeurs vont trancher entre notre projet, inscrit dans la modernité et le XXIe siècle, et un autre projet, religieux», a-t-il affirmé sur Huffington Post.
Né le 29 novembre 1926 à Sidi Bou Saïd, Béji Caïd Essebsi se revendique comme l’héritier De Habib Bourguiba, «père de l’indépendance tunisienne». Il se veut l’apôtre d’un Etat fort, thème qui a séduit les Tunisiens rêvant d’une stabilité perdue. Malgré ses prises de position sur la modernité, la laïcité et la libération de la femme, il n’arrive pas à enlever l’étiquette d’un homme de l’ancien régime, d’une époque révolue. Celle de Bourguiba et ensuite de Ben Ali.
Bouteflika, bis.
Sur les réseaux sociaux, les partisans du président sortant ne cachent pas leur dépit. Son âge (88 ans) constitue pour eux son principal défaut «Bouteflika bis, élu président de le Tunisie. Bientôt, le silence, l’absence, la chaise roulante et les visites à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce.»
L’urgence pour le nouveau président est la formation d’une coalition stable pour former un nouveau gourvernement. Son parti, Nidaa Tounes, est arrivé en tête des législatives mais ne possède pas la majorité absolue au Parlement. Il devra composer avec les islamistes d’Ennada, arrivés juste derrière lui. Au regard des relations exécrables entre eux, le pari n’est pas gagné. Le premier chantier s’avère le plus difficile.
L’ancien avocat, ministre de l’Intérieur puis de la Défense sous Habib Bourguiba, a su déplacer le curseur. Il s’est posé en rempart contre les islamistes, allant jusqu’à accuser le président sortant de faire dans la compromission avec les chefs d’Etat, voire les djihadistes. Dans une Tunisie traumatisée par une transition marquée par des attentats et par l’insécurité, Béji Caïd Essebsi a su attirer sur son nom aussi bien les syndicalistes que les hommes d’affaires, la gauche que les libéraux.
Rempart contre les islamistes, modernité contre projet religieux. «La différence fondamentale entre nous et ce parti (Ennahda, NDLR), c'est que nous sommes entrés dans un processus démocratique, alors que les islamistes, eux, prennent leurs ordres auprès de Dieu, et pas du peuple. Les électeurs vont trancher entre notre projet, inscrit dans la modernité et le XXIe siècle, et un autre projet, religieux», a-t-il affirmé sur Huffington Post.
Né le 29 novembre 1926 à Sidi Bou Saïd, Béji Caïd Essebsi se revendique comme l’héritier De Habib Bourguiba, «père de l’indépendance tunisienne». Il se veut l’apôtre d’un Etat fort, thème qui a séduit les Tunisiens rêvant d’une stabilité perdue. Malgré ses prises de position sur la modernité, la laïcité et la libération de la femme, il n’arrive pas à enlever l’étiquette d’un homme de l’ancien régime, d’une époque révolue. Celle de Bourguiba et ensuite de Ben Ali.
Bouteflika, bis.
Sur les réseaux sociaux, les partisans du président sortant ne cachent pas leur dépit. Son âge (88 ans) constitue pour eux son principal défaut «Bouteflika bis, élu président de le Tunisie. Bientôt, le silence, l’absence, la chaise roulante et les visites à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce.»
L’urgence pour le nouveau président est la formation d’une coalition stable pour former un nouveau gourvernement. Son parti, Nidaa Tounes, est arrivé en tête des législatives mais ne possède pas la majorité absolue au Parlement. Il devra composer avec les islamistes d’Ennada, arrivés juste derrière lui. Au regard des relations exécrables entre eux, le pari n’est pas gagné. Le premier chantier s’avère le plus difficile.
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