Tunisie : l’élection présidentielle sur fond de chômage récurrent
En 2013, la situation de l’emploi a connu une timide amélioration. Le taux de chômage a reculé à 15,7% au troisième trimestre, contre 17% pendant la même période en 2012.
Mais le chômage des jeunes et surtout celui des diplômés, reste à un niveau particulièrement préoccupant. Un jeune diplômé sur trois est sans emploi, et un chômeur sur trois est un diplômé (240.000) de l’enseignement supérieur. Un chômage lié à un décalage grandissant entre les compétences des jeunes et les besoins des entreprises.
Le constat dressé en 2011 par l’Office allemand d’échanges universitaires (DAAD) est sans appel.
«Les systèmes universitaires manquent d’équipements, de locaux et de personnel enseignant qualifié, sans parler des cursus d’études qui ont besoin d’être mis à jour et adaptés aux besoins du marché du travail.»
En fait, les formations délivrées ne correspondent pas aux attentes des entreprises. Dès lors, c’est à l’employeur de former le salarié à ses frais. Et bien sûr, les patrons voudraient que l’Etat prenne cela en charge.
De plus, quand ce diplômé trouve du travail, il occupe fréquemment des postes sous-qualifiés, souvent dans le commerce et le secteur touristique. Ultime espoir, le secteur public qui «est devenu la seule source d’emploi pour ces diplômés», regrette la Banque mondiale.
Pourtant, tout n’est pas noir dans l’économie tunisienne, même si elle reste fortement liée aux secteurs des textiles, de l’agro-alimentaire et des industries mécaniques. Cela représente 65% des emplois et les trois quarts des entreprises exportatrices.
De nouvelles activités ont vu le jour comme celle des technologies de l’information. Mais il ne s’agit pour l’instant que d’activités de sous-traitance à faible valeur ajoutée, et concentrées géographiquement sur le littoral. Le pays y fonde pourtant de grands espoirs.
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