Les islamistes tunisiens présentent pour la première fois un candidat aux élections présidentielles du dimanche 15 septembre : Abdelfattah Mourou. Cependant, l'objectif principal du parti Ennahdha, le parti issu des Frères musulmans, ce sont les élections législatives, qui se tiendront dans la fouléeLe parti le plus organiséMais pour une très large partie des Tunisiens, Ennahdha est indésirable, tout simplement. La première motivation de cet homme pour se diriger demain jusqu'au bureau de vote, c'est de bloquer le candidat islamiste. "Je les déteste, affirme-t-il. Les islamistes n'aiment pas la démocratie."Ennahdha reste toutefois le parti le plus organisé, le plus discipliné du paysage politique tunisien. Face à lui, les partis séculiers se sont divisés. Aujourd'hui le parti islamiste est déjà le bloc le plus important à l'Assemblée. Il ne faut pas pour autant s'attendre à un raz-de-marée, soutient Alia Gana, spécialiste de la Tunisie et directrice de recherche au CNRS. "Le parti Ennahdha a connu une érosion importante de son électorat, rappelle-t-elle. On est passé d'à peu près 1,5 million de voix en 2011 à 500 000 aux élections municipales." Le pouvoir législatif comme objectifLe parti islamiste subit les mêmes critiques que les autres partis avec lesquels il exerce le pouvoir depuis quelques années. Les Tunisiens les estiment tous responsables de leur niveau de vie, qui ne cesse de se déteriorer. Malgré cela, Ennhada devrait rester le premier parti à l'Assemblée, sans pour autant détenir la majorité. Le pouvoir législatif est d'ailleurs le principal objectif des islamistes. Depuis la révolution, le véritable pouvoir se situe entre les mains du parlement, bien plus que dans celles du président. Quel est le poids des islamistes en Tunisie ? Un reportage de Maurine Mercier écouter