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Tunisie : qui était Seifeddine Rezgui, l'auteur de la tuerie de Sousse ?

Le jeune homme de 23 ans a tué 38 personnes avant d'être lui-même abattu par la police, vendredi. Il incarne désormais la menace terroriste imprévisible qui plane sur la Tunisie.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Seifeddine Rezgui a été identifié par les autorités tunisiennes comme étant l'auteur de la tuerie de Sousse, perpétrée le 26 juin 2015. (DR)

Un jeune Tunisien comme beaucoup d'autres, mais en apparence seulement. Seifeddine Rezgui, l'auteur présumé de l'attentat dans un hôtel situé près de Sousse, en Tunisie, a fini dans une flaque de sang, abattu par la police après avoir massacré 38 personnes, essentiellement des touristes. Un jeune homme de 23 ans, jusqu'ici sans histoire, mais qui incarne désormais la menace terroriste imprévisible qui plane sur la Tunisie. Quatre jours après le drame, francetv info dresse son portrait. 

Etudiant en master et amateur de breakdance

Né dans une famille modeste de la localité de Gaafour, une petite ville du gouvernorat de Siliana (nord-ouest), il était étudiant en master professionnel à l'Institut supérieur des études technologiques (Iset) de Kairouan, dans le centre du pays. "Un élément inconnu de nos services. Son environnement familial était normal", a déclaré un porte-parole du gouvernement tunisien. D'où la stupéfaction, dans sa ville d'origine et dans les médias.

Ses proches, assaillis par les médias depuis la tuerie, évoquent un garçon "normal", très éloigné du "soldat du califat" Abou Yahya Al-Qayrawani, tel que l'a appelé l'Etat islamique dans le communiqué qui a revendiqué l'attentat. Passionné de football, et supporter du Real de Madrid, Seifeddine Rezgui était également un très bon danseur de breakdance, selon ses amis à Gaafour. Une vidéo de lui est disponible sur YouTube. Il se faisait alors appeler "Seif Sésco". 

Des messages islamistes postés sur Facebook en 2014

C'est à l'automne 2013 que le jeune homme semble changer de comportement. Sur sa page Facebook (fermée depuis la tuerie), il diffuse à partir du début 2014 des messages islamistes, selon Hedi Yahmed, rédacteur en chef du site d’information Hakaekonline, interrogé par Le Monde. 

Mais ses messages glorifiant les jihadistes de l'Etat islamique n'alertent pas les autorités tunisiennes. Seuls ses amis notent un changement de comportement. "Dernièrement, ses camarades ont remarqué une espèce de rigorisme, il penchait vers la solitude. Il était plongé dans internet et même à ses amis, il ne voulait pas montrer sur quoi il surfait. Il s'isolait quand il allait sur internet", a assuré un porte-parole du gouvernement tunisien. 

A partir de janvier 2015, le jeune homme se fait plus discret sur le réseau social. Il ferme sa page Facebook après un dernier message dans lequel, selon The Telegraph (en anglais), il demande à Dieu de le "rappeler de ce monde injuste" et "qu’Il fasse périr son peuple et le fasse souffrir. Ils ne se souviennent de Vous seulement lorsqu'ils meurent." Commençait-il déjà à préparer son attaque, en essayant de passer inaperçu ? "On ne peut exclure qu’il pût s’agir d’une tactique", imagine Mongi Khadraoui, journaliste tunisien interrogé par Le Monde.

Incertitude sur un voyage en Libye

"Comment s'est-il entraîné ? Où s'est-il entraîné ? Seul Dieu le sait. C'est ça qui nous tourmente maintenant", s'est désolé l'oncle de Seifeddine Rezgui. Une question légitime lorsque l'on regarde les images de la tuerie. Le jeune homme maîtrise parfaitement le maniement de son arme.

Le Premier ministre tunisien, Habib Essid, a indiqué que le passeport de Seifeddine Rezgui ne portait pas de trace de voyages à l'étranger. Mais il n'est pas exclu, selon une source de sécurité citée par l'AFP, que le jeune homme se soit rendu en Libye voisine de façon clandestine.

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