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Tunisie. Un élu de la Sarthe passé à tabac par des islamistes

Jamel Gharbi, 62 ans, a été roué de coups alors qu'il se promenait à Bizerte avec sa femme et sa fille de 12 ans.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le vieux port de Bizerte (Tunisie), en 2009. (RENE MATTES / HEMIS.FR / AFP)

AFRIQUE - Jamel Gharbi ne s'attendait certainement pas à pareil accueil en se rendant dans sa ville natale. Cet élu socialiste du conseil régional des Pays de la Loire a été roué de coups par des islamistes à Bizerte, en Tunisie. L'élu, âgé de 62 ans, se promenait dans le quartier du port en compagnie de sa femme et de sa fille de 12 ans.

"Nous avons croisé un groupe d'une cinquantaine de salafistes qui les [sa femme et sa fille] ont agressées verbalement en raison de leurs vêtements d'été, qui n'avaient pourtant rien de choquant", a déclaré Jamel Gharbi à l'AFP.

"Si j'étais tombé, ils m'auraient lynché"

Après avoir crié à ses proches de s'enfuir, il a vu les agresseurs se ruer sur lui et le "frapper à coups de matraques et de gourdins", a-t-il indiqué. "Personne ne m'a secouru. Je n'ai dû mon salut qu'au fait que j'ai réussi à m'enfuir. Si j'étais tombé à terre, ils m'auraient lynché."

L'agression s'est déroulée le 16 août, en marge de la soirée de clôture du festival de Bizerte qui avait été ciblée, selon le ministère de l'Intérieur tunisien, par "environ 200 personnes affiliées au courant salafiste" et armées, selon des témoins, de sabres et de bâtons. Cinq autres blessés ont été recensés.

Les salafistes repassent à l'offensive depuis un an

Victime de nombreuses contusions et choqué, tout comme ses proches, Jamel Gharbi, qui s'est vu prescrire 15 jours d'ITT (incapacité totale de travail), est rentré en urgence en France avec sa famille, après avoir porté plainte et avoir été pris en charge par l'ambassade de France. "Laurent Fabius [ministre des Affaires étrangères] m'a appelé pour me soutenir", a précisé M. Gharbi.

Le président du conseil régional des Pays de la Loire, Jacques Auxiette (PS), a dans un communiqué condamné "fermement cette agression violente et gratuite de la part d'une minorité d'activistes religieux".

Depuis un an, la mouvance salafiste est passée à l'offensive contre des événements culturels en Tunisie, notamment en bloquant des spectacles jugés contraires à l'islam.

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