Tunisie : la France n'admet aucune "tolérance" à l'égard des clandestins
Est-ce en qualité d'ancien ministre de l'Immigration qu'Éric Besson s'est adressé aux Tunisiens qui seraient eux aussi en passe de franchir illégalement la Méditerranée ? En tout cas, celui qui coiffe aujourd'hui l'Industrie a prévenu ce matin : "Ceux qui sont arrivés en Italie vont voir leur situation individuelle regardée au cas par cas ; ceux qui ont droit à l'asile, ceux qui s'estiment menacés et qui vont en apporter la preuve, vont pouvoir rester sur le sol européen mais tous les autres vont être reconduits dans leur pays. Donc prise de risques insensés pour un résultat extrêmement limité pour eux".
_ Il faut comprendre là que seuls les anciens soutiens à Ben Ali pourront prétendre au statut d'asile politique.
De fait, on ne connaît pas encore le profil de ces clandestins. Tout juste sait-on qu'un mois après la Révolution du Jasmin, ils ont profité de l'absence ou presque de police sur terre et en mer.
Devant ce débarquement massif, l'Italie a décrété l'état d'urgence humanitaire et demandé hier l'aide de l'UE. Réponse immédiate, puisque la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton est arrivée ce lundi matin à Tunis pour apporter le soutien de l'Union européenne.
Le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini doit aussi faire une visite éclair cet après-midi. Lui a proposé " une aide logistique en termes d'équipement des forces de police, la mise à disposition de moyens importants, tant navals que terrestres pour le contrôle de la côte tunisienne". En l'occurrence des vedettes ou des 4X4.
_ Mais la Tunisie a aussitôt rétorqué qu'elle se disait prête à coopérer "avec les autres pays pour enrayer l'exode vers l'Europe de clandestins tunisiens mais qu'elle rejetterait toute ingérence dans ses affaires intérieures".
Cécile Quéguiner, avec agences
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