Tunisie : l'opposition claque la porte du gouvernement
Les remaniements ministériels sont en passe de constituer le quotidien du gouvernement de transition tunisien. En deux jours, quatre ministres ont claqué la porte, dont deux particulièrement symboliques, puisqu'il s'agit des seuls représentants de l'opposition au régime de Ben Ali dans le cabinet. Ahmed Ibrahim occupait le poste de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, il est le chef du parti Ettajdid (ex-parti communiste). Ahmed Nejib Chebbi dirige lui le Parti démocratique progressiste (PDP), et il était jusqu'à aujourd'hui ministre du Développement régional et local.
“J'annonce ma démission en raison de l'hésitation et du flou qui ont marqué
l'action du gouvernement de (Mohammed) Ghannouchi”, explique Ahmed Nejib Chebbi, tandis que Ahmed Ibrahim a fait part de sa conviction “qu'il pourrait mieux servir la révolution en étant en dehors du gouvernement”.
Hier déjà, deux autres ministres, anciens du gouvernement Ben Ali, ont quitté le cabinet de transition, qui se retrouve très fragilisé. Le nouveau Premier ministre par intérim, Béji Caïd Essebsi, 84 ans, aurait pris acte des difficultés du gouvernement, qui n'en finit pas de subir les soubresauts de la révolution de jasmin. Il aurait accepté de ne pas tenir d'élection présidentielle, mais de les remplacer par un scrutin pour élire une assemblée constituante, comme le demande le Conseil de la protection de la révolution, collectif en cours de formation, qui regroupe 14 partis politiques ainsi que le puissant syndicat UGTT, et qui pourrait bien devenir prépondérant dans la vie politique tunisienne. Quant au président par intérim, Fouad Mebazaa, il n'entend pas prolonger son mandat au delà de sa fin officielle, mi-mars, selon la Constitution.
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