Tunis déploie des renforts pour enrayer le flux de clandestins vers l'Europe
L'afflux est exceptionnel, même pour une île confrontée l'année durant au problème de l'immigration clandestine. Entre 4.000 et 5.000 Tunisiens sont arrivés ces derniers jours à Lampedusa, au large de la Sicile. Les autorités italiennes, débordées, ont décrété "l'état d'urgence humanitaire". (LIRE NOTRE ARTICLE)
Rome a alerté l'Union Européenne, et le ministre italien de l'Intérieur a même menacé de déployer ses policiers en Tunisie, où le "système est en train de s'écrouler".
La Tunisie assure avoir pris des mesures. "Les forces de la garde maritime travaillent jour et nuit pour arrêter ce
flux. Elles ont arrêté beaucoup d'individus essayant de franchir les
frontières. Des renforts ont été envoyés" assure, sous couvert d'anonymat, une source proche du gouvernement. Selon le quotidien Effadah, les autorités tunisiennes auraient déjà arrêté ces derniers jours 1.000 à 1.500 candidats à l'émigration.
En revanche, pas question d'accepter des policiers italiens sur le sol tunisien : "c'est inacceptable" juge le porte-parole du gouvernement tunisien Taïeb Baccouche.
"Le pays est à la dérive"
Qui sont ces candidats à l'immigration ? "Il y a des gens qui demandent l'asile politique mais aussi ceux qui fuient
la pauvreté et les grèves" explique Federico Fossi, du Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés. "Il est devenu impossible pour nous de vivre en Tunisie: il y a des
violences, des enlèvements, on ne sait plus qui commande, le pays est à la
dérive" raconte une femme arrivée la nuit dernière qui dit vouloir rejoindre sa
famille en France. "Nous
voulons trouver du travail en Europe" ajoute une jeune homme.
Ce soir, Bruxelles affirme prendre la situation au sérieux. "La Commission européenne est en contact étroit avec les autorités
italiennes" dit une porte-parole de l'institution, qui va prochainement étudier des mesures pour aider l'Italie.
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