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Tous les ministres tunisiens démissionnent du RCD

Les ministres tunisiens ont démissionné du RCD, le parti créé par le président déchu Zine Ben Ali, selon la télévision tunisienne. Par ailleurs, un cinquième ministre a quitté son poste. Quatre ministres d'ouverture l'avaient déjà fait pour protester contre la mainmise du RCD. Avec ces départs, le comité central du parti a été dissout, mais le RCD continue, pour le moment, à exister.
Article rédigé par franceinfo
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ACTUALISE A 13H20 :

Le RCD serait-il en passe de devenir une coquille vide ? En tout cas, il a endossé le rôle d'épouvantail : hier, sésame indispensable, aujourd'hui, vieux morceau de scotch à la capitaine Haddock. Ce matin, ce sont tous les ministres du gouvernement tunisien qui ont tenté de s'en débarrasser, selon la télévision tunisienne.

Suivant l'exemple du président par interim, Fouad Mebazaa, et du Premier ministre Mohammed Ghannouchi mercredi dernier, ils ont tous démissionné du parti taillé sur mesure pour l'ex-président Ben Ali. Ils espèrent que ce geste suffira et qu'ils ne devront pas sacrifier ce qui leur est le plus précieux : leur portefeuille ministériel.
_ Conséquence de ces départs, le comité central du RCD, qui regroupait certains de ces ministres, a été dissout. Le parti, lui, continue à fonctionner. Pour le moment.

Ils ont dû lâcher ce lest face à la colère persistante des manifestants, qui reprochent au gouvernement d'avoir un visage un peu trop proche de l'ancienne équipe de Ben Ali, sans Ben Ali. Couleur renforcée depuis le départ de quatre ministres d'ouverture, hier, précisément pour protester contre la mainmise du RCD sur l'appareil d'Etat. Ce matin, un cinquième ministre a claqué la porte, Zouheir M'dhaffer, chargé du développement administratif. Il était membre de l'équipe Ben Ali et a annoncé qu'il partait “dans l'intérêt supérieur du pays”.

Ce changement cosmétique suffira-t-il ? Zine ben Ali lui-même avait tenté, sans succès, des manœuvres relevant de cette philosophie, en démettant quelques ministres. Les griefs qui sont portés en Tunisie contre le RCD et ses réseaux d'influence et d'amitié, terreau favorable à la corruption, semblent bien plus profonds qu'une simple question d'étiquette. Et bien des manifestants auront sans doute l'impression d'être pris pour des simples d'esprit. Des changements d'hommes les auraient sans doute plus convaincus.

Un ministre tunisien, qui appartenait au gouvernement sortant du régime Ben Ali et qui faisait partie du gouvernement de transition, a annoncé sa démission ce matin, pour "préserver l'intérêt suprême de la Nation et favoriser la transformation démocratique du pays".

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