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Soudan : un second charnier de soldats exécutés découvert depuis la chute d'Omar el-Béchir

Les corps de 28 officiers de l'armée soudanaise, qui avaient tenté un coup d'État en 1990 pour renverser l'ex-président, ont été découverts dans une fosse commune à Omdurman. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'ancien président soudanais Omar el-Béchir arrive à son procès à Khartoum (Soudan), le 21 juillet 2020.  (MOHAMMED ABUAMRAIN / AFPTV)

Ces officiers avaient encerclé le quartier général de l'armée ainsi que plusieurs casernes avant d'être arrêtés et exécutés. Les corps de 28 soldats de l'armée soudanaise, qui avait tenté un coup d'Etat en 1990 pour renverser l'ex-président Omar el-Béchir, ont été découverts dans une fosse commune à Omdurman, ville jumelle de Khartoum, a annoncé le parquet jeudi 23 juillet. Il s'agit du second charnier découvert depuis la chute de l'autocrate, qui a dirigé le pays d'une main de fer durant 30 ans.

C'est sur la base d'informations recueillies par une commission d'enquête mise en place par les services du procureur, après le renversement d'Omar el-Béchir, que la fosse commune a été trouvée. "Il aura fallu trois semaines et la participation de 22 experts de différents services pour la localiser. Des opérations sont en cours pour exhumer les corps et des médecins procèdent à des tests pour les identifier", a ajouté dans un communiqué le procureur, Tagelsirr al-Hebr.

A la mi-juin, une fosse commune renfermant les corps de dizaines de soldats, exécutés en 1998 par le régime d'Omar el-Béchir alors qu'ils tentaient de déserter, avait été mise au jour par la commission chargée d'enquêter sur les meurtres commis dans le camp militaire d'Ailefoun, au sud-est de Khartoum.

Omar el-Béchir risque la peine de mort

En avril 1998, plusieurs dizaines de jeunes conscrits avaient été tués en tentant de s'échapper du camp insalubre d'Ailefoum où se déroulait leur formation, afin de rejoindre leurs familles pour la fête musulmane de l'aïd al-Adha.

Le régime militaire de Béchir, chassé du pouvoir en aout 2019 après avoir régné 30 ans sur le Soudan, utilisait les conscrits comme contingent dans sa guerre contre les rebelles du Sud, région riche en ressources pétrolières qui a fait sécession en 2011. Depuis août 2019, le Soudan s'est doté d'un gouvernement civilo-militaire de transition, chargé de diriger le pays durant trois ans.

L'ex-président soudanais comparaît depuis mardi devant la justice à Khartoum. Il risque la peine de mort pour son coup d'Etat de 1989 contre le gouvernement démocratiquement élu du Premier ministre Sadek al-Mahdi. Il s'agit d'un procès inédit dans le monde arabe, car jamais l'auteur d'un putsch réussi n'avait été jugé dans l'histoire récente.

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