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Au Soudan, les touk-touks électriques suscitent un véritable engouement

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Une petite usine de tricycles électriques dans la capitale soudanaise Karthoum connaît un véritable succès.

Trop chers, trop polluants, trop bruyants… les touk-touks à essence ont moins la cote auprès des conducteurs soudanais. Certains lui préfèrent les tricycles électriques développés à Khartoum, la capitale du Soudan, par l'entrepreneur Mohamed Samir.

10 photos d’Ashraf Shazly, qui s’est rendu dans les ateliers d’assemblage de ces véhicules électriques, illustrent ce propos d’après un reportage de l’AFP.

A Khartoum, où les transports publics sont quasi inexistants, les petits véhicules à trois roues qui fonctionnent à l’essence se comptent par dizaines de milliers. Mais en 2020, l’ONU n’hésitait pas à pointer leurs nombreux inconvénients : pollution sonore, environnementale, sanitaire… (ASHRAF SHAZLY / AFP)
De plus, pour les conducteurs et les utilisateurs de ces engins, le problème majeur est aussi le prix de l’essence qui a doublé depuis le putsch militaire d'octobre 2021 et une inflation qui caracole à plus de 250%. (ASHRAF SHAZLY / AFP)
Pour toutes ces raisons, Mohammed Samir, un ingénieur de 44 ans propriétaire d’une petite usine, a eu l’idée de produire des véhicules électriques. Interrogé par à l’AFP, il déclare : "Les conducteurs de touk-touks à essence savent à quel point l'alternative que nous offrons est précieuse car ils souffrent" et nombre d'entre eux affirment désormais perdre plus d'argent qu'ils n'en gagnent en transportant des passagers ou des produits avec des tricycles à essence. (ASHRAF SHAZLY / AFP)
Ce que confirme un vendeur des légumes qui a échangé son triporteur à essence contre un autre électrique. Cela a été "un vrai gain" d’argent avec un "revenu quotidien qui a doublé". La différence n'est pas anodine : un seul litre d'essence coûte 700 livres, soit 1,25 euro, alors que huit heures de charge varient entre 200 à 350 livres. Mais aussi un gain de temps, car le conducteur n'a plus à attendre des heures devant les stations-service rarement approvisionnées à Khartoum. "A chaque recharge, la batterie de mon triporteur électrique tient une semaine", ajoute le vendeur. (ASHRAF SHAZLY / AFP)
Pourtant, le kilowatt n'a pas échappé aux augmentations drastiques. Car en janvier 2022, son prix a été multiplié par cinq par le pouvoir militaire, pris à la gorge par l'arrêt de l'aide internationale en rétorsion au putsch, soit 40% du budget de l'Etat. "Mais charger son touk-touk électrique revient quand même moins cher que de remplir un réservoir d'essence", assure M. Samir. (ASHRAF SHAZLY / AFP)
Pour une autonomie d'une centaine de kilomètres, "il faut mettre le véhicule en charge environ huit heures", explique l’ingénieur. Et les conducteurs ont de la chance. Ils peuvent le recharger de nuit, quand ils ne travaillent pas, et surtout quand l'électricité ne coupe pas. Car au Soudan, elle disparaît parfois pendant des heures dans la journée. (ASHRAF SHAZLY / AFP)
Certains ont trouvé une autre solution plus pratique encore. Ils rechargent leurs batteries grâce au soleil, une ressource dont le Soudan, l'un des pays les plus chauds au monde, ne manque pas. "Les panneaux sont sur le toit et quand on roule, ils alimentent les batteries", explique un conducteur. (ASHRAF SHAZLY / AFP)
Et bonus de taille dans un des pays les plus menacés par le changement climatique, les véhicules électriques de son entreprise "cochent trois cases du développement durable : lutte contre la pauvreté, protection de la santé et protection de l'environnement", assure à l’AFP Mohammed Samir. En plus, "sans moteur à carburant, il y a beaucoup moins de bruit", ajoute-t-il. (ASHRAF SHAZLY / AFP)
Mais la petite usine a dû s'adapter elle aussi aux nombreuses coupures de courant. Quand les journées sont sans électricité, les ouvriers exécutent des tâches qui en nécessitent peu, comme assembler des pièces entre elles afin de ne pas dépenser une fortune pour alimenter des générateurs en essence. "On divise le travail. On travaille parfois le matin, parfois le soir en fonction des coupures", raconte Mohammed Samir. (ASHRAF SHAZLY / AFP)
Aujourd’hui, le succès est au rendez-vous. En à peine quelques mois, le chef d’entreprise a déjà vendu douze touk-touks et une centaine de triporteurs électriques. Tout ce qui fonctionne à l'essence sera remplacé par de l'électrique", souligne-t-il. Il ajoute que, de plus, ses touk-touks donnent au Soudan "l'opportunité d'aller au même rythme que le reste du monde". (ASHRAF SHAZLY / AFP)

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