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Soudan: le mari de la chrétienne condamnée à mort a pu lui rendre visite

La jeune femme, condamnée à mort pour s'être "convertie" au christianisme, a accouché mardi en prison.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Le fils de Daniel Wani et de Meriam Yahia Ibrahim Ishag, une chrétienne de 27 ans, condamnée à mort pour apostasie à Khartoum (Soudan). (FAMILY HANDOUT / AFP)

Le mari de la Soudanaise condamnée à mort pour apostasie, a indiqué, vendredi 30 mai avoir pu rendre visite à son épouse et à son bébé né mardi en prison, soulignant que la mère et l'enfant se portaient bien. Meriam Yahia Ibrahim Ishag, une chrétienne de 27 ans, avait été condamnée à mort le 15 mai, en vertu de la loi islamique en vigueur au Soudan, qui interdit les conversions, provoquant un tollé à l'étranger.

Elle avait accouché mardi à la prison pour femmes d'Omdurman, la ville jumelle de Khartoum. Son époux Daniel Wani, un ressortissant américain originaire du Soudan du Sud, avait alors dit n'avoir pas été autorisé à lui rendre visite. Après des démarches auprès des autorités pénitentiaires, il a obtenu la permission de rendre visite à sa femme et à sa fille "deux jours par semaine", a-t-il indiqué. "Nous avons eu peur mais Dieu l'a protégée", a ajouté le père, précisant qu'il avait l'intention de lui rendre à nouveau visite vendredi.

Daniel Wani et son fils, photographié jeudi 28 mai dans la prison de Khartoum (Soudan). ( AFP )
 

100 coups de fouets pour adultère

Selon Amnesty International, Meriam Yahia Ibrahim Ishag a été élevée en tant que chrétienne orthodoxe, la religion de sa mère, car son père, un musulman, était absent pendant son enfance. Durant son procès devant la cour criminelle de Haj Yousef, une banlieue de Khartoum où vivent de nombreux chrétiens, la jeune femme avait également été condamnée à 100 coups de fouet pour "adultère". Selon l'interprétation soudanaise de la charia, une musulmane ne peut épouser un non musulman, et toute union de ce type est considérée comme un adultère.

L'un des avocats de Meriam Yahia Ibrahim Ishag, Mohannad Moustapha, a expliqué vendredi à que le dossier aurait dû être examiné en appel mercredi mais que la procédure avait été retardée car des pièces manquaient.

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