Les accusations laissent les réfugiés perplexes. Selon eux, il n’y a pas de combattants shebabs au sein du camp. Ce n’est pas l’avis des autorités kenyanes qui affirment que les islamistes utilisent le camp comme base arrière et vivier de recrutement. L’attaque de l’université de Garissa qui a fait près de 150 morts a relancé la polémique sur le devenir de ce camp. Des officiels ont réclamé la fermeture du camp dans les trois mois rappelle France 24. Ce qui au demeurant semble bien improbable, vu l’immensité du site devenu la troisième ville (informelle) du pays. En 2013, rappelle France 24, Asman Kamama, président de la commission parlementaire sur la sécurité nationale, accusait alors Dadaab d'être devenu un «incubateur à terroristes». Aujourd'hui, le vice-président du Kenya William Ruto veut à son tour fermer le camp. Médecins Sans Frontières met en garde contre un retour forcé des réfugiés. «La situation actuelle en Somalie ne permet pas de garantir le retour des réfugiés dans des conditions garantissant leur sécurité et leur dignité.» On peut ajouter qu’on voit mal une fermeture du camp sans un recours à la force, ce qui ajoutera encore à la détresse.