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Après 30 ans en Italie, une pédiatre somalienne retourne dans son pays pour sauver des vies

Le Dr Ubah Farah Ahmed tente de faire reculer la mortalité néonatale.

Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
De gauche à droite : le Dr. Ayaan Abdinur Elmi de l'unité de pédiatrie, Fartun Sharif Ahmed, la directrice de l'hôpital Banadir, et le Dr. Ubah Farah Ahmed.  (IOM/Spotlight)

En pleine guerre civile, Ubah Farah Ahmed quitte la Somalie à l’âge de 18 ans et s’installe en Italie où elle suit des études de médecine et devient pédiatre. Près de trente ans après, elle décide de regagner son pays natal, là où les besoins dans le secteur de la santé sont énormes. Son retour a été facilité par un programme de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). 

La transmission du savoir

Depuis septembre 2020, le Dr Ubah Farah Ahmed est aux manettes du service pédiatrique de l'hôpital Banadir, l'un des plus grands de la capitale somalienne Mogadiscio. Elle consulte, soigne et forme les jeunes médecins aux meilleures pratiques néonatales, comme elle le souligne dans un témoignage sur le site de l'OIM.

Son objectif est de mettre en place un service autonome et des soins de qualité dans son pays qui affiche l’un des taux de mortalité néonatale les plus élevés au monde. La Somalie compte près de 6 000 travailleurs sanitaires (médecins ou infirmiers) qui, pour la plupart, ont peu d'expérience dans la prise en charge des cas critiques.

"J'ai remarqué qu'il y avait une forte demande pour ma spécialité et mes connaissances. Mon rêve est de contribuer à réduire la mortalité néonatale en Somalie"

Dr Ubah Farah Ahmed, pédiatre italo-somalienne

à l'Organisation internationale pour les migrations (OIM)

Le Dr Ubah en compagnie de l'un de ses collègues, le Dr Abdi, à l'hôpital Banadir de Mogadiscio, en Somalie, en janvier 2021.  (OIM / Spotlight)

Un programme d'accompagnement

Le Dr Ubah a toujours su qu’elle reviendrait un jour à Mogadiscio où vit encore son père. Ses deux grands enfants, restés à Rome, ont compris sa démarche qui s’inscrit dans le cadre d’un programme de retour (MIDA) mis en place par l'OIM. L'Organisation internationale des migrations accompagne des spécialistes de la diaspora qui veulent contribuer au développement de leur pays. Comme elle, près de 500 personnes sont retournées pour transmettre leurs compétences dans différents domaines (santé, éducation, justice, droits des migrants).

"En tant que diaspora, nous avons eu le privilège d'étudier dans de très bonnes institutions à travers le monde et il est vital que nous transmettions nos compétences à la nouvelle génération qui n'en a pas la possibilité"

Dr Ubah Farah Ahmed, pédiatre italo-somalienne

à l'Organisation internationale pour les migrations (OIM)

Des résultats encourageants

A l'hôpital Banadir de Mogadiscio, le personnel soignant est ravi de la présence du Dr Ubah. En six mois seulement, la situation a évolué dans le service pédiatrique. Un médecin est désormais toujours disponible dès qu’une femme accouche. Un changement qui a "un impact considérable pour les mères et les nouveaux-nés", signale la directrice de l’hôpital Dr Fartun Sharif Ahmed.

La contribution du Dr Ubah dépasse le cadre du service pédiatrique puisqu’elle partage son expérience et son savoir avec tout le personnel médical. Elle est aujourd’hui une référence et "une source d’inspiration" pour ses collègues somaliens mais aussi pour les médecins de la diaspora qui la considèrent comme "un modèle".

"J'espère que mes pas inspireront d'autres personnes, pas seulement des médecins, mais tous les professionnels, à revenir et à transmettre leurs compétences dans notre pays dynamique"

Dr Ubah Farah Ahmed, pédiatre italo-somalienne

à l'Organisation internationale des migrations (OIM)

Vidéo de l'Organisation internationale des migrations (OIM) sur le Dr Ubah Farah Ahmed (sous-titrage en anglais). 

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