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RDC: l'Unicef sonne de nouveau l'alarme pour les enfants du Kasaï

Quelque 700.000 enfants souffrent de malnutrition dans le Kasaï, dont plus de la moitié sont «menacés de mort», dans cette région du centre de la République démocratique du Congo, victime d'un conflit entre septembre 2016 et mi-2017. C'est ce qu'a rappelé le 11 mai 2018 l'Unicef, l'Organisation des Nations Unies pour l'enfance.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Le 13 mars 2018, en RDC, des mères attendent avec leurs enfants sur les genoux des rations sur un site de distribution du Programme alimentaire mondial, dans la région instable du Kasaï. (Kate Bartlett / DPA)

«Au moins 770.000 enfants souffrent de malnutrition aiguë (...) dont 400.000 sont gravement dénutris et menacés de mort», affirme l'Unicef. Ce n'est pas la première fois que l'organisation tire la sonnette d'alarme sur la situation humanitaire dans cette région du monde. Fin 2017, elle avait déjà indiqué les menaces qui pèsent sur la population de cette région victime de combats qui ont fait plus de 3.000 morts et 1,4 millions de déplacés.

«Malgré l'accalmie observée depuis plusieurs semaines, quelque 3,8 millions de personnes, dont 2,3 millions d'enfants, ont besoin d'une aide humanitaire», affirme l'Unicef qui a besoin de 88 millions de dollars pour financer ses programmes en faveur des enfants du Kasaï en 2018.

«La violence a d'abord éclaté dans la région du Kasaï en République démocratique du Congo en août 2016, à la suite des tensions entre les chefs coutumiers de la province du Kasaï-Central et le gouvernement. La violence s'est rapidement propagée au début de 2017. Les tensions intercommunautaires existantes ont été intégrées à un conflit plus vaste impliquant des milices, des groupes armés et des forces de sécurité dans une région de la taille de l'Allemagne. Au-delà du Kasaï, la situation humanitaire en République démocratique du Congo s'est considérablement détériorée au cours de l'année écoulée», précise l'organisation onusienne.
 
Lorsque la violence a éclaté en 2016, des centaines de milliers de personnes se sont enfuies pour sauver leur vie. Les femmes et les enfants déplacés par la violence se sont réfugiés dans des endroits isolés pour trouver la sécurité, perdant l'accès aux biens et services essentiels, tels que les soins, l'eau potable et l'assainissement, et l'éducation. Selon l'Unicef «les milices ont utilisé des enfants pour se battre et tuer, ou pour agir comme des boucliers humains».

En mars, les autorités congolaises avaient estimé que les ONG humanitaires opérant en RDC exagéraient les souffrances des populations, notamment dans cette région, et boycotté une conférence internationale visant à récolter des fonds.

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