Cet article date de plus de six ans.
RD Congo : les pressions s’accentuent sur les journalistes
Cinq journalistes ont été interpellés, le 19 octobre 2018, par la police à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo suite à la publication d’une série d’articles qui auraient déplu aux autorités. Les arrestations pour «diffamation» sont courantes dans le pays. Elles se sont multipliées ces dernières semaines.
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Temps de lecture : 2min
«Des policiers ont procédé tôt ce matin à l'enlèvement de cinq journalistes d'AfricaNews. Octave Mukendi, Bruce Landu, Roddy Bosakwa, Dan Luyila et Laurent Omba, ont été conduits vers une destination inconnue» selon le communiqué du directeur de la publication.
Achille Kadima a donné l’alerte aux médias étrangers via twitter.
#RDC #Libertédelapresse: voici les 5 journalistes de @africanewsrdc détenus au cachot de la Direction des renseignements de la Police nationale après publication d'un article se rapportant aux enquêtes de l'IG sur le détournement présumé des rations des élèves policiers pic.twitter.com/O6Pfzj0bPd
— AfricaNews (@africanewsrdc) October 19, 2018
Un article qui dérange
L’interpellation matinale des journalistes ne suit aucune procédure et manque de transparence. Contacté par l’AFP, le porte-parole de la police nationale de Kinshasa n’a pas été en mesure de commenter l’information. Cette interpellation intervient quelques jours après la publication d’un article sur les détournements des rations d'élèves-policiers et la convocation du général Célestin Kanyama, directeur des écoles de la police et ex-patron de la police de Kinshasa.
Les accusations de «diffamation»
Intimidations, interpellations, emprisonnements… Les pressions s’accentuent sur les journalistes et les opposants à l’approche des élections présidentielle, législatives et provinciales prévues le 23 décembre prochain.
Sylvanie Kiaku, une journaliste de l’hebdomadaire La Percée, est en prison à Kinshasa depuis une dizaine de jours après sa condamnation pour «diffamation» à l’encontre des responsables de la Banque commerciale du Congo pour un article sur des licenciements abusifs.
«Une pratique règulière»
La détention de journalistes pour diffamation est «une pratique régulière» dans le pays, comme le souligne Reporters sans frontières (RSF) qui cite l’exemple récent de l’éditeur en chef du journal satirique Le Grognon. Tharcisse Zongia est en prison depuis plus d’un mois pour un article sur des détournements de fonds publics.
La République démocratique du Congo s’appuie toujours sur une loi de 1996, adoptée sous la dictature du maréchal Mobutu pour contrôler la presse. Les journalistes inculpés pour diffamation peuvent être condamnés à une peine allant jusqu’à un an d'emprisonnement.
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