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Maroc : 9 trafiquants marocains et espagnols condamnés après la mort d'une jeune migrante

Hayat Belkacem, une étudiante marocaine, avait perdu la vie et trois autres personnes avaient été blessées, le 25 septembre 2018. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Bateau "Go fast" en cours d'interception en Méditerranée, le 9 juillet 2017. (HANDOUT / DOUANES FRANCAISES)

Sept Marocains et deux Espagnols ont été condamnés à des peines allant jusqu'à dix ans de prison ferme pour un trafic de migrants ayant notamment entraîné la mort d'une étudiante marocaine de 22 ans en septembre 2018, au large du Maroc. La sentence a été prononcée dans la nuit du 17 au 18 décembre 2019 par le tribunal de Tétouan (nord du Maroc), selon Tel Quel.

Hayat Belkacem, une étudiante en droit originaire de Tétouan, avait été mortellement touchée par des tirs de la Marine marocaine, alors qu'elle tentait de rallier clandestinement l'Espagne à bord d'un "Go fast", une puissante embarcation à moteur généralement utilisée par les trafiquants de drogue.

Emoi au Maroc

La fusillade avait fait trois blessés : trois Marocains de 20 à 30 ans, cachés comme elle sous une bâche à bord du bateau, selon une source militaire marocaine. Le drame avait suscité l'émoi et l'indignation au Maroc. Le pilote espagnol du bateau avait été arrêté sur le champ.

Il a été condamné à dix ans de prison ferme pour "constitution de bande criminelle" et "complicité de migration clandestine", tandis que ses complices ont eu des peines allant de quatre à dix ans de prison, selon l'avocat joint par l'AFP.

Ceux qui ont été condamnés sont les petits de la grande bande. D’autres petits viendront les remplacer et on sera toujours dans le même cercle vicieux

Karima El Ayachi, responsable locale de l’Association marocaine des droits humains (AMDH)

à Tel Quel

La famille d'Hayat a engagé parallèlement une action contre l'Etat Marocain devant le tribunal administratif de Rabat, selon l'avocat joint par l'AFP.

Porte d'entrée de l'Europe

Les tentatives de départ des jeunes Marocains vers l'Espagne, une des premières portes d'entrée de l'Europe, ont connu une recrudescence ces derniers mois. Les données disponibles qui montrent une baisse globale ne mentionnent pas les nationalités des migrants : au total, environ 25 000 clandestins sont arrivés par voie maritime en Espagne depuis début janvier 2019 contre 55 000 en 2018, selon l'Organisation mondiale pour les Migrations (OIM).

Le Maroc a renforcé ces derniers mois la lutte contre les migrations clandestines, avec des aides européennes et espagnoles.

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