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Liberia: George Weah annonce la gratuité du premier cycle universitaire

Le président du Liberia, George Weah, a décidé d’instaurer la gratuité du premier cycle universitaire. Une petite révolution dans ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest. Au pouvoir depuis janvier 2018, l'ancien attaquant du PSG et du Milan AC a amorcé des réformes courageuses. En septembre, il a ainsi promulgué une loi très remarquée sur la propriété de la terre.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le président du Liberia, George Weah  (Thierry Gouegnon/ Reuters)

Le président du Liberia, George Weah, a déclaré le 24 octobre 2018 «libres de droits d'inscription» l'ensemble des universités publiques pour les étudiants du premier cycle.

Lors d'une cérémonie sur le principal campus de l'Université du Liberia à Monrovia, il a expliqué avoir pris cette décision après avoir été alerté sur les problèmes rencontrés par les étudiants. Ceux-ci éprouvent souvent des difficultés à payer les droits d’inscriptions, notamment en raison de la chute du dollar libérien face au dollar américain, les deux monnaies légales dans le pays. Le pays est confronté depuis plus d'un an à une forte inflation qui pèse sur le pouvoir d'achat de la population.
 
Concilier études et travail
Dans ce petit pays de 4,6 millions d’habitants, quelque 20.000 étudiants s'inscrivent chaque année à l’université. Mais seuls 12.000 assistent aux cours, dont 5.000 grâce à des bourses. Les 8.000 autres ne peuvent pas suivre tous les enseignements en raison de leurs problèmes financiers.

Selon le président libérien, élu fin 2017 sur un programme destiné à combattre la pauvreté et à relancer l'économie du pays, «l'incapacité des jeunes à poursuivre des études a un impact négatif sur leur capacité à jouer un rôle positif dans le développement du pays».

Peu d'Etats de la région peuvent s’enorgueillir d’avoir instauré une université gratuite. «Je suis si heureuse que je ne trouve pas les mots pour exprimer ma joie», a réagi une étudiante de l'Université de Monrovia interrogée par l'AFP. «J'ai dit à mes amis qui ne font que manifester qu'ils devraient arrêter. Nous sommes des étudiants, des universitaires, nous devrions savoir pourquoi nous venons dans cette école», a ajouté la jeune femme, qui n'a pas souhaité dévoiler son identité.

Loi sur la propriété de la terre
Il y a 10 mois, l’ex-star du football français prenait la direction du pays, avec l’ambition d’être la hauteur des attentes de la population meurtrie par une longue guerre civile. Sa première réforme majeure portait sur la propriété de terre. Une question qui hante ce pays pauvre (PIB de 455,4 dollars par habitant en 2016).

Longtemps, la terre a été accaparée par l'élite «américano-libérienne», descendante d’esclaves affranchis, qui domine l’Etat depuis 170 ans. La guerre, qui a ravagé le Liberia durant près de deux décennies (1985-2003), a été largement nourrie par cette question fondamentale. Ces guerres ont tué quelque 300.000 personnes et mis sur les routes deux millions de réfugiés.  

La présidente précédente, Ellen Johnson Sirleaf, au pouvoir de 2006 à 2018, n'est pas parvenue à faire voter une loi sur le sujet. Malgré une ultime tentative en fin de mandat.

Loi sur la terre, puis sur la gratuité à l'univeristé: deux réformes qualifiées d’historique par les observateurs. Un match pour le moment presque sans faute pour l'ex-footballeur.

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