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Lesotho: peu de ressources et beaucoup d'habitants

Le 21 juin 2017, un rapport de l'ONU annonçait une population mondiale de 9,8 milliards d’habitants en 2050 contre 7,6 aujourd’hui. Un quart de la population se trouvera en Afrique. Les besoins alimentaires des populations en seront augmentés. Dans un continent en proie à des périodes de sécheresse et de famine, le défi est immense. Exemple au Lesotho, où la surpopulation le dispute à la pauvreté.
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Les enfants arrivent souvent le ventre vide à l'école quand ils y viennent encore. Ici, campagne de l'Unicef contre le sida dans un village près de la ville de Mokhotlong, en 2005. (FATI MOALUSI / AFP)

Dans ce rapport du département des Affaires économiques et sociales des Nations Unies, le Nigeria, qui connaît une croissance démographique très rapide, devrait supplanter les Etats-Unis en 3e position, arrivant derrière l’Inde et la Chine. En 2014, l’Organisation annonçait déjà qu’un quart de la population sera africaine en 2050. Une explosion démographique qui pose la question des besoins alimentaires pour les 2,2 milliards d’habitants en plus. Notamment dans certains pays d’Afrique.
 
Le Lesotho, un petit pays montagneux
Le 15 juin 2017, le New York Times revenait sur la bombe à retardement qu’était la surpopulation au Lesotho, où 80% des habitants sont des ruraux. Le Lesotho n’est pas le Nigeria. Ce petit Etat montagneux de 30.355 km² (plus de 1400 mètres d'altitude), enclavé en Afrique du Sud, ne compte que 2 millions d’habitants.

Pour autant, en 1974, nous dit le New York Times, le pays comptait déjà 1,2 million d'habitants, alors même qu’une étude du Bureau colonial britannique estimait déjà en 1966 que «la terre pourrait supporter 400.000 personnes au mieux», en raison du peu de ressources du pays et de l’érosion des terres arables.

Dans le pays, l'accès à la contraception a été et reste difficile. Dans les années 70, les hommes qui travaillaient dans les mines d’Afrique du Sud (40% en 1974) la refusait par crainte de relations extra-conjugales des femmes ; d’autres estimaient que «le contrôle des naissances était une invention des riches pour maintenir la population en échec», précise encore le journal.

L’explosion démographique a suivi. Seulement 7% des femmes en âge de procréer avaient accès à la contraception dans les années 70. Chaque femme avait alors 6 enfants environ.

Même durée de vie aujourd'hui qu'il y a 43 ans
Aujourd’hui, la durée de vie moyenne dans le pays est estimée à 50 ans, quasiment la même qu’en 1974. Le sida galope (près de 23% des adultes étaient infectés par le VIH en 2014) et une partie de la population ne mange pas à sa faim. Le Lesotho se situe au 188e rang de l’indice de développement humain dans le classement de l’Organisation onusienne.

Par ailleurs, depuis deux ans, et bien qu’il soit le «château d’eau» de l’Afrique du Sud, le Lesotho souffre d’une sécheresse sévère qui génère des pénuries alimentaires.

Devant un bureau de vote, le 3 juin 2017 à Maseru, lors des élections générales au Lesotho.

Le taux de croissance annuel était évalué à 16% en 1998. En 2016, il s'établissait à 2,6%. Il ne devrait pas dépasser les 3% en 2017.

«Selon les Nations Unies, 40% de la population est considérée comme "ultra-pauvre". C'est-à-dire qu’elle dispose de moins de 1,25 dollar par jour pour vivre. L’espérance de vie dans ce pays a reculé entre 1990 et 2012, passant de 59 à 49 ans. Un responsable à cela, le sida. Le quart des adultes est contaminé, soit le troisième taux au monde. Une surmortalité qui accélère la paupérisation, entre enfants orphelins et vieillards sans ressources», précisait Géopolis en 2014.
 
Investi depuis le 16 juin 2017, le nouveau Premier ministre Thomas Thabane devra ramener la stabilité politique avant de s’attaquer aux fléaux que sont la pauvreté, le chômage, la surpopulation et les effets de la famine. Un vaste chantier.

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