LA VIDEO. Afrique du Sud: la grande désillusion
Devenu le premier président noir de l’Afrique du Sud en 1994, Nelson Mandela promettait une société plus juste.
Parmi ses priorités, il y avait la redistribution des terres agricoles jusque là aux mains de la minorité blanche. Mais Nelson Mandela a évité les expropriations qui ont fait des dégâts au Zimbabwe voisin. Alors, plus de 20 ans après l’avènement de la démocratie, 80% des terres les plus fertiles appartiennent toujours aux Blancs.
Autre engagement majeur de Mandela et son parti l’ANC: l’accès à une meilleure éducation pour la communauté noire. Mais aujourd’hui, 38% seulement des jeunes Noirs et métis sud-africains obtiennent leur bac. Et même s'ils sont plus nombreux à entrer à l'université, ils ne sortent pas tous avec un diplôme.
En 2016, le clivage racial a atteint son comble dans les universités sud-africaines, obligeant certaines d'entre elles à fermer leurs portes. A l’université de Pretoria, les étudiants noirs réclament la suppression de l’afrikaans comme langue d’enseignement, alors qu’une petite minorité (13%) d’étudiants blancs se bat pour défendre ce qu’ils considèrent comme leur patrimoine culturel.
Un jeune sur deux sans emploi
Même le rugby, sport qui a symbolisé le mieux la nation Arc-en-ciel lors de la victoire en coupe du monde en 1995, est malade du racisme. En févier 2016 un match universitaire a dégénéré.
Il y a aussi l’emploi. La politique de discrimination positive a permis l’arrivée d’une élite noire, mais elle n’a pas du tout répondu aux attentes de la grande majorité. Pire: elle a provoqué la frustration de la minorité blanche. Aujourd’hui, le chômage touche plus du quart de la population (26,7%). Un jeune sur deux est sans emploi.
Mais il reste l’espoir, l’émergence d’un parti politique multiracial, l’Alliance démocratique, un ancien parti des Blancs. Il rassemble aujourd’hui des Sud-Africains de toutes les communautés. Aux dernières élections, il a battu l’ANC, le parti historique, dans les grandes villes comme Johannesburg et Pretoria.
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