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LA VIDEO. Afrique du Sud: la grande désillusion

L’Afrique du Sud déchante. Les années Mandela sont loin et les promesses d’égalité de la nation Arc-en-ciel n’ont guère été tenues. La population noire est toujours la plus pauvre et l’ANC, le parti de Mandela, est secoué par les affaires de corruption. Les tensions raciales ont explosé. Eléonore Abouez revient sur ces désillusions en ce Mandela Day 2017, qui appelle à lutter contre la pauvreté.
Article rédigé par Catherine Le Brech
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Manifestation d'étudiants noirs en Afrique du Sud. (MARCO LONGARI / AFP)

Devenu le premier président noir de l’Afrique du Sud en 1994, Nelson Mandela promettait une société plus juste.
 
Parmi ses priorités, il y avait la redistribution des terres agricoles jusque là aux mains de la minorité blanche. Mais Nelson Mandela a évité les expropriations qui ont fait des dégâts au Zimbabwe voisin. Alors, plus de 20 ans après l’avènement de la démocratie, 80% des terres les plus fertiles appartiennent toujours aux Blancs.


Autre engagement majeur de Mandela et son parti l’ANC: l’accès à une meilleure éducation pour la communauté noire. Mais aujourd’hui, 38% seulement des jeunes Noirs et métis sud-africains obtiennent  leur bac. Et même s'ils sont plus nombreux à entrer à l'université, ils ne sortent pas tous avec un diplôme. 
 
En 2016, le clivage racial a atteint son comble dans les universités sud-africaines, obligeant certaines d'entre elles à fermer leurs portes. A l’université de Pretoria, les étudiants noirs réclament la suppression de l’afrikaans comme langue d’enseignement, alors qu’une petite minorité (13%) d’étudiants blancs se bat pour défendre ce qu’ils considèrent comme leur patrimoine culturel.

Un jeune sur deux sans emploi 
Même le rugby, sport qui a symbolisé le mieux la nation Arc-en-ciel lors de la victoire en coupe du monde en 1995, est malade du racisme. En févier 2016 un match universitaire a dégénéré.
 
Il y a aussi l’emploi. La politique de discrimination positive a permis l’arrivée d’une élite noire, mais elle n’a pas du tout répondu aux attentes de la grande majorité. Pire: elle a provoqué la frustration de la minorité blanche. Aujourd’hui, le chômage touche plus du quart de la population (26,7%). Un jeune sur deux est sans emploi.
 
Mais il reste l’espoir, l’émergence d’un parti politique multiracial, l’Alliance démocratique, un ancien parti des Blancs. Il rassemble aujourd’hui des Sud-Africains de toutes les communautés. Aux dernières élections, il a battu l’ANC, le parti historique, dans les grandes villes comme Johannesburg et Pretoria.

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