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Harcèlement sexuel: des bus roses réservés uniquement aux femmes à Rabat

Le maire de Rabat a décidé de mettre en circulation des bus réservés aux femmes pour lutter contre le harcèlement dans les transports en commun. L’initiative divise les Marocains.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 1 min
Bus bondé à Casablanca en 2013 (AFP)

Pour «faire reculer les cas de violence et de harcèlement dont les femmes sont victimes», le maire PJD (Parti de la justice et du développement, islamiste) de Rabat, Mohamed Sadiki, entend lancer des bus roses réservés uniquement aux femmes. «Je ne dis pas que la mise en service de ce genre de bus aura lieu dans un futur proche. Mais dès lors qu’on aura réglé la problématique du transport en commun à Rabat, nous nous pencherons sur cette initiative», confie-t-il à Tel Quel. Le maire a fait cette déclaration à l’occasion de la clôture de la 15e campagne nationale contre la violence faite aux femmes, le 21 décembre 2017.

 
Le Maroc a été traumatisé l’été dernier par une agression sexuelle collective dans un bus de Casablanca, la capitale économique. La vidéo, mise en ligne le 20 août 2017, est insoutenable. Une jeune fille, souffrant d’une déficience mentale, a été agressée sexuellement par une bande d’adolescents surexcités et hilares sans qu’aucun passager n’intervienne. La police marocaine a arrêté les auteurs, dont l’adolescent qui filmait la scène. La vidéo a relancé une nouvelle fois la question du harcèlement sexuel au Maroc.

 
L’initiative est diversement appréciée. «Le maire de Rabat qui soutient par ailleurs que "la violence contre les femmes est étrangère à la culture marocaine" croit savoir qu’en isolant les femmes dans un bus "rose", on en finira définitivement avec la violence à l’encontre des femmes. Belle illusion démentie par la réalité et les faits», dénonce le site Femmes du Maroc.
 
«Repeindre en rose la carlingue d’un bus en espérant sanctuariser les 30 minutes journalières d’une femme, ne sera qu’une goutte d’eau dans l’enfer qu’elles vivent. Surtout quand tout proche de nous, l’expérience égyptienne qui nous a précédés (2007), connaît des résultats mitigés», tranche le directeur de Yabiladi


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