En Côte d’Ivoire, le meurtre rituel d’un enfant de quatre ans révulse le pays
On le surnommait Bouba. De son vrai nom Traoré Aboubacar Sidick. Un bout de chou de quatre ans, porté disparu dans le centre d’Abidjan le week-end des 24 et 25 février 2018. Son corps a été retrouvé quelque jours plus tard, en partie enseveli, près du CHU de Cocody, à l’est d’Abidjan, suite aux aveux de son meurtrier. L’homme, un bijoutier agé de 27 ans, a parlé aux policiers de «crime rituel».
Le jeune homme voulait, selon ses dires, devenir riche. Pour cela, il devait, selon les conseils d’ un marabout, tuer un être humain. L’assassin assure avoir respecté les consignes du marabout à la lettre, afin que le rituel soit efficace.
Que se passe-t-il à Abidjan et dans l’ensemble du pays? Selon la police, ces actes de sacrifice rituel ne leur avaient pas été signalés depuis des années. Mais le phénomène de disparition d’enfants est en progression constante. «Depuis l’entame de l’année 2018, c’est par dizaines que des avis de disparition d’enfants en Côte d’Ivoire sont diffusés sur les réseaux sociaux numériques et dans la presse écrite», prévient Mamadou Doumbia, le président de RAMEDE-CI, une association de défense des droits des enfants.
Samedi 3 mars 2018, des centaines d’anonymes ont marché devant l’hôpital de Cocody en mémoire de l’enfant. Un des initiateurs de la marche s’est exprimé, espérant que ce soit «le dernier cas de crimes d’enfants dans le pays».
«Nous n’avons pas le droit de laisser prospérer ces crimes contre les enfants. Il faut que ça s’arrête. Par cette manifestation, c’est un soutien moral que nous apportons à la famille de Bouba » a ajouté une organisatrice de la marche, Nicole Mireille.
RIP petit ange, en pensée avec les proches. #Stop à la connerie #CIV225 #Kpakpatoya
— Sandrine NAGUERTIGA (@SNladny) 28 février 2018
#jesuisbouba
La douleur et la colère ont également été largement relayées dans les réseaux sociaux. Même la Première dame du pays, Dominique Ouattara, y est allée de son message. «J'ai beaucoup de mal à comprendre comment un tel acte puisse être perpétré», s’interroge-t-elle
Depuis l'annonce du décès du petit Bouba dans des conditions tragiques, mon coeur saigne. cette nouvelle m'a bouleversée. En tant que mère ma douleur est grande. J'ai beaucoup de mal à comprendre comment un tel acte puisse être perpétré à l'endroit d'un .. https://t.co/eltNyDwWhR
— DOMINIQUE OUATTARA (@dominiqueouat) March 3, 2018
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