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En 18 ans, 96 millions d’ormeaux braconnés en Afrique du Sud
On l’appelle abalone en anglais et ormeau en France. Haliotis midae est son nom scientifique. Il s'agit d'un animal emblématique des côtes bretonnes et normandes, où il est l’objet d’un braconnage féroce. C’est également le cas en Afrique du Sud, où le braconnage représente vingt fois les prises légales. Un trafic estimé à 60 millions de dollars par an, 51 millions d’euros.
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On estime qu’en 18 ans, 96 millions d’ormeaux ont été braconnés en Afrique du Sud. Soit 2000 tonnes chaque année. Un chiffre qui bien sûr menace l’existence même de ce mollusque dans les eaux. En Afrique du Sud, la pêche n’est pas destinée à la consommation locale. Le trafic alimente un réseau international, et l’essentiel des prises, 90%, part pour Hong Kong.
Les mollusques sont retirés de leur coquille au fond de l’eau. Le braconnier qui travaille avec des bouteilles ne remonte à la surface que le corps de l’animal. Celui-ci sera ensuite déshydraté avant d’être expédié par avion. Selon l’ONG Traffic, les fonds marins sont jonchés de coquilles vides.
540 euros le kilo
On trouve les abalones en vente dans les boutiques de Hong Kong à 2480 dollars hong-kongais, soit 270 euros les 500 grammes. A ce prix, les filières criminelles se sont intéressées au trafic. Selon l’ONG Traffic, qui lutte contre le commerce illégal d’espèces protégées, la drogue sert de monnaie d’échange entre vendeurs et pêcheurs. Le braconnage serait plus rentable que la pêche aux homards.
Traffic nous dit aussi que ce commerce s’alimente des difficultés économiques des populations de la région du Cap Occidental. La recherche de drogue, la violence des gangs et même les quotas de pêche fabriquent les braconniers.
En 2016, dernier chiffre connu, le nombre d’animaux braconné a atteint neuf millions et demi d’individus. Certes, on peut se dire que l’animal est abondant et doit tapisser les fonds marins. Mais à ce rythme-là, l’ormeau dont le développement est très lent, risque de disparaître des rivages sud-africains.
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