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Egypte: la flûtiste Ines Abdel-Dayem devient ministre de la Culture

Dans le cadre d’un remaniement ministériel opéré le 14 janvier 2018, la musicienne Inès Abdel-Dayem fait son entrée au gouvernement. Elle a été choisie pour diriger le ministère de la Culture.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min

C’est la première fois qu’une femme occupera ce poste depuis la création du ministère de la Culture vers la fin des années 1950. Une belle revanche pour Ines Abdel-Dayem limogée sans raison de la direction de l’Opéra du Caire par le gouvernement de l’ex-président islamiste Mohamed Morsi en 2013.

Aujourd’hui, c’est elle qui est aux commandes de la Culture.

Une deuxième nomination
La musicienne de 58 ans avait déjà été nommée ministre de la Culture après la destitution du président islamiste en 2013. Un effet d’annonce seulement puisqu’elle avait été forcée à décliner l’offre 24h après l’avoir acceptée pour des considérations purement politiques.

Une fausse note pour cette musicienne qui s’est contentée de reprendre la direction de l’Opéra du Caire.

Le bon casting
En confiant la Culture à Ines Abdel Dayem, le gouvernement fait le bon choix. Cette musicienne de 58 ans est connue en Egypte et dans le monde. Formée au Conservatoire et à l’Ecole normale de Musique à Paris, Ines Abdel-Dayem a donné de nombreux récitals au Moyen-Orient, en Europe et en Asie.

Première femme flûtiste en Egypte, elle a reçu plusieurs prix prestigieux et a même été désignée comme l’«une des femmes les plus créatives d’Egypte», selon Ahram on line.


Six femmes dans le gouvernement, Vive les femmes égyptiennes, peut-on lire dans ce commentaire sur Twitter


Place aux femmes ?
Dans le cadre de ce remaniement ministériel, une autre femme, Rania al-Mashat, a été nommée au Tourisme. Le gouvernement actuel compte désormais six femmes, ce qui est une première en Egypte. Réelle volonté de donner plus de pouvoir aux femmes ou simple opération de com? La question s’impose alors que la répression se renforce dans le pays et touche les femmes militantes.

Pour l’écrivaine égyptienne Mona Eltahawy, l’émancipation des femmes ne peut venir que des femmes, comme elle le souligne à France 24. «Les droits des femmes ne pourront pas progresser en Egypte tant que les militaires, les dictateurs, les fondamentalistes religieux ou les Frères musulmans seront au pouvoir.»

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