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Avec le Covid-19, les transporteurs handicapés en difficulté à la frontière entre la RDC et le Rwanda

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour

Après la réouverture de la frontière entre la RDC et le Rwanda en novembre 2020, de nouvelles réglementations douanières et sanitaires empêchent les transporteurs handicapés, les plus démunis, d’exercer leur métier.

Des centaines de personnes handicapées font plusieurs fois par jour le trajet entre Goma, en RDC, et Gisenyi, au Rwanda, pour transporter diverses marchandises. Habituellement, ce travail leur permet gagner leur vie. Mais à cause des nouvelles normes pour traverser la frontière, imposées en raison de la pandémie de coronavirus, beaucoup ne peuvent plus exercer leur métier.

8 photos de Djaffar Al-Katany illustrent ce propos.

Le petit commerce transfrontalier qui s’opère chaque jour entre les villes de Goma, dans le Nord-Kivu en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, et Gisenyi, dans le district de Rubavu au Rwanda, reprĂ©sente une Ă©conomie importante pour les deux provinces et leurs Etats respectifs. Mais c’est aussi une source de revenus indispensable pour de nombreuses personnes de part et d’autre de cette frontière surnommĂ©e la "Petite Barrière".    (DJAFFAR AL-KATANY / REUTERS)
CĂ´tĂ© congolais, beaucoup de ceux qui pratiquent le transport des marchandises sont des personnes handicapĂ©es, dont de nombreuses femmes. Leur travail consiste principalement Ă  acheminer des produits vivriers Ă  l’aide de tricycles amĂ©nagĂ©s. Cette activitĂ© leur permet d’éviter la mendicitĂ©, comme c’est souvent le cas pour de nombreux handicapĂ©s. Ces personnes travaillent pour des commerçants, car d’anciennes rĂ©glementations douanières ont rendu financièrement avantageux ce type de transport.      (DJAFFAR AL-KATANY / REUTERS)
Mais la fermeture en mars 2020 des frontières entre la RDC et le Rwanda, en raison de la pandĂ©mie de coronavirus, a eu un grave impact sur ces activitĂ©s Ă©conomiques. Cette situation a rendu la vie très difficile Ă  beaucoup de transporteurs handicapĂ©s congolais qui, sans ce travail, ont dĂ» faire face Ă  la prĂ©caritĂ© et la misère. Certains se sont retrouvĂ©s sans pouvoir nourrir leur famille, d’autres Ă  ne plus payer leurs loyers, constate CongoForum.     (DJAFFAR AL-KATANY / REUTERS)
Les services de migrations des deux pays ont toutefois trouvĂ© une stratĂ©gie pour assurer la continuitĂ© du commerce transfrontalier via un système d'achats groupĂ©s, limitĂ© Ă  un passage par jour, uniquement en camionnette. Pour autant, seuls les commerces les plus importants ont rĂ©ellement profitĂ© de ces mesures. Les petits commerçants et les transporteurs, surtout handicapĂ©s, ont Ă©tĂ© laissĂ©s sur le bord de la route.     (DJAFFAR AL-KATANY / REUTERS)
La rĂ©ouverture partielle de la frontière entre les deux pays en novembre 2020 a Ă©tĂ© un soulagement pour tout le monde, explique la correspondante de la RTBF au Rwanda. "Je ne trouve mĂŞme pas les mots pour exprimer ma joie. Ici, Ă  Rubavu, sans la frontière avec le Congo, il n’y a pas de vie. Si tu passes une seule journĂ©e sans traverser cette frontière, ta vie est complètement perturbĂ©e", dĂ©clare un père de famille, membre d’une coopĂ©rative de transporteurs transfrontaliers, qui passait en RDC jusqu’à cinq fois par jour avant la crise sanitaire.      (DJAFFAR AL-KATANY / REUTERS)
Traverser la frontière est Ă©galement devenu plus compliquĂ© qu’avant la pandĂ©mie. Maintenant, la carte d’identitĂ© ne suffit plus en RDC, il faut obtenir un laissez-passer qui coĂ»te dix euros. "Quand on a vu l'ouverture des frontières, on pensait que tout le monde allait passer, mais on se rend compte que les plus pauvres ne peuvent pas le faire. (…) On n’a pas assez d'argent", dĂ©clare l’un d’eux Ă  une journaliste basĂ©e en RDC pour DW. On est passĂ© de 50 000 traversĂ©es journalières, Ă  500 passages indiquent les agents de l’immigration.      (DJAFFAR AL-KATANY / REUTERS)
Claude Kalwira, un transporteur handicapĂ©, père de six enfants, achemine des marchandises avec un tricycle fait sur mesure. MalgrĂ© les règles qui limitent les passages, ce mode de livraison coĂ»te moins cher aux commerçants que la location d'un camion. Cela permet Ă  quelques-uns de travailler. En RDC, un autre problème touche dĂ©sormais les plus dĂ©munis : les autoritĂ©s exigent que les transporteurs fassent rĂ©gulièrement des tests Covid. Si au Rwanda le test est gratuit, de l’autre cĂ´tĂ© de la frontière, son prix s’élève Ă  30 euros. Un coĂ»t prohibitif pour beaucoup de ceux qui gagnent Ă  peine 15 euros par jour.      (DJAFFAR AL-KATANY / REUTERS)
Le Rwanda a accordĂ© des tests gratuits Ă  Claude Kalwira et Ă  environ soixante de ses collègues. "Si le Rwanda peut aider le peuple congolais en lui donnant des tests gratuits, notre gouvernement devrait aussi le faire afin que nous puissions nourrir nos familles", a-t-il dĂ©clarĂ© Ă  Reuters.            (DJAFFAR AL-KATANY / REUTERS)

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