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Au Liban, une Nigériane "mise en vente" sur Facebook retrouve sa liberté

La jeune femme travaillait en tant que domestique chez un ressortissant syrien, qui a essayé de la "vendre".

Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Des Ethiopiennes participent à une manifestation à Beyrouth pour réclamer la réglementation du travail domestique, le 5 mai 2019.
 (ANWAR AMRO / AFP)

Une Nigériane d’une trentaine d’année était partie travailler au Liban pour gagner sa vie. Son employeur, qui ne pouvait plus la payer, a décidé de la "vendre" en publiant une annonce sur Facebook.

L'annonce de "vente" publiée sur Facebook  (Capture d'écran)

Une "vente" à 1 000 dollars

"A vendre, employée domestique africaine (Nigeria) avec papiers à jour. 30 ans, active et très propre." Cette annonce, accompagnée d’une photo du passeport de la jeune femme prénommée Peace, a été publiée le 21 avril 2020 au Liban, sur une page Facebook dédiée à la vente de produits de seconde main. La publication, supprimée depuis, avait aussitôt été partagée sur le compte Instagram d’une jeune Libano-Nigériane, Renée Lynn Abi Saad, qui a alerté l’ambassade du Nigeria et les autorités libanaises.

Un employeur sous les verrous

Le patron de la jeune Nigériane, un ressortissant syrien résident au Liban, semble ne pas s'être rendu compte de la gravité de son acte. La publication était signée de son véritable nom : Wael Jerro. La police libanaise a ainsi aisément pu le retrouver. L'homme a été arrêté pour trafic d’êtres humains conformément à une loi de 2011, que le ressortissant syrien ignorait sans doute. Au-delà des textes, encore incomplets, cette affaire est une nouvelle illustration du racisme fortement ancré au Moyen-Orient.

Des abus facilités par le système

Grâce à la mobilisation d’activistes, comme Renée Lynn Abi Saad qui a relayé l’affaire, Peace Ufuoma est désormais libre. Elle se trouve à l’ambassade du Nigeria à Beyrouth et devrait être rapatriée bientôt par l’Agence nigériane contre la traite des personnes.

Cette affaire n'est malheureusement pas un cas isolé. De nombreuses employées de maison sont parfois exploitées ou maltraitées puisque le travail domestique n’est pas réglementé par le code du travail au Liban, comme l’explique l’Orient-le-Jour.

Le système dit "Kafala" (garantie) fait de l’employeur le tuteur de son employée, ouvrant la voie à de graves abus. Si les anciens ont jusque là fermé les yeux, la nouvelle génération de Libanais ne tolère plus l’inacceptable. Les jeunes mobilisés depuis des mois pour changer tout le système en place réclament aussi, des droits pour les migrants et les travailleurs domestiques.

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