Malgré ses 47,76% des voix, James Michel du parti Lepep («Le Peuple» en créole), au pouvoir depuis 2004, a affronté le pasteur anglican Wavel Ramkalawan, qui le talonne avec 33,93% des suffrages. Candidat pour la 5e fois sous les couleurs du Parti national des Seychelles, l'opposant Wavel Ramkalawan comptait bien fédérer les 14,19% d'électeurs ayant voté au premier tour pour Patrick Pillay, ancien ministre du chef de l'Etat dissident, fondateur du Lalyans Seselwa («L'alliance seychelloise»).«Plus de 8000 voix séparent (les deux premiers, NDLR). Un gouffre dans un pays qui ne compte que 70.000 électeurs», selon Jeune Afrique qui ajoute: «Mais les autres candidats ont très vite annoncé leur soutien à l’opposant historique. Si Ramkalawan venait à l’emporter, il s’agirait, selon un diplomate de la sous-région, d’une "petite révolution": depuis le coup d’Etat du socialiste France-Albert René en 1977, l’archipel n’a connu qu’un parti au pouvoir.»Des kilomètres en avionPour que tous les électeurs seychellois puissent voter, les agents de la Commission électorale ont sillonné les airs sur des milliers de kilomètres, posant leur avion parfois à peine 30 minutes sur certaines îles ou atolls.Les habitants de Mahé, Praslin (deuxième plus importante île à 44 km plus au nord-est) et La Digue, où vivent quelque 98% des 91.000 Seychellois, ont voté le 18 décembre. Comme ceux des îles Silhouette et du Nord (30 et 60 km au nord-ouest de Mahé). Dans les atolls Farquhar (770 km au sud-ouest de Mahé) et Alphonse (400 km au sud-ouest), dans les îles Desroches (230 km au sud-ouest), Coetivy (170 km au sud-est), Platte (135 km au sud-ouest) ou D'Arros... les électeurs ont été pour certains acheminés par bateau des îlots alentour pour accomplir leur devoir de citoyen.