Violences au Sénégal : le ministère des Affaires étrangères a procédé à des signalements contre l'avocat Juan Branco
Le ministère des Affaires étrangères a procédé à des signalements à l'encontre de l'avocat Juan Branco, accusé d'avoir divulgué l'identité de Français travaillant au Sénégal, affirme le Quai d'Orsay à la rédaction internationale de Radio France, confirmant une information d'Europe 1.
À l'occasion d'une conférence de presse, le 22 juin, Juan Branco, avocat de l'opposant politique sénégalais Ousmane Sonko, condamné à deux ans de prison ferme pour "corruption de la jeunesse", a dénoncé des crimes contre l'humanité au Sénégal et pointé du doigt plusieurs responsables.
Il mentionne spécifiquement deux fonctionnaires français qui travaillent au Sénégal et qu'il accuse d'être responsables de crimes contre l'humanité. Juan Branco a également publié sur Internet un document adressé à la Cour pénale internationale et dans lequel il cite sept Français, dont les deux fonctionnaires évoqués lors de la conférence de presse. Pour l'un d'entre eux, il fournit le matricule, ses adresses mails et un numéro de téléphone.
Le Quai d'Orsay condamne, Juan Branco maintient ses accusations
Le Quai d'Orsay évoque "des accusations graves et infondées". Il assure qu'il prendra "toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection et le respect de l'intégrité" des Français. "Partout où l'intégrité des agents est menacée ou attaquée à l'occasion ou en raison de leur fonction, le ministère des Affaires étrangères leur accorde la protection fonctionnelle", précise-t-il.
"Au regard des agissements de Juan Branco", le ministère des Affaires étrangères affirme également avoir "procédé aux signalements qui s'imposaient auprès des autorités compétentes" à qui il "appartient d'en apprécier la suite à donner".
Sur Twitter, Juan Branco s'indigne et maintient ses accusations.
"Les faits que nous avons révélés ont montré l'implication d'agents français dans l'organisation et l'exécution de la répression mise en œuvre par le régime de Macky Sall contre des manifestants démocratiques, ayant fait 60 morts, ainsi que des milliers de détenus et de blessés", écrit-il. Juan Branco assure par ailleurs qu'il "ne cédera à aucune intimidation".
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