Sénégal : le combat du gouvernement pour produire local
Depuis quelques années, le Sénégal incite les agriculteurs à produire du riz mais les Sénégalais continuent à acheter du riz asiatique, bien meilleur à leur goût. Résultat : le pays importe 85% de la consommation nationale.
Le nouveau visage de la vallée du fleuve au nord du Sénégal. Des rizières à perte de vue. Le résultat d'une politique du gouvernement sénégalais, lancée en 2010. Favoriser la production de riz local pour parvenir à l'autosuffisance. Un enjeu national et une politique extrêmement coûteuse pour un pays qui ne roule pas sur l'or. Ancienne commerçante, Korka Diaw s'est lancée dans le riz dans les années 1980. Elle a constaté l'impact des aides de l'État, les surfaces cultivées ont été multipliées par six d'après elle. À coup de subvention, la production est passée de 393 000 tonnes en 2010 à 615 000 l'année dernière. Signe du changement, des usines se sont installées dans la région.
Les grossistes ont du mal à vendre le riz local
Mais au centre de ville de Dakar, c'est une autre histoire. Les grossistes en riz sont les mieux placés pour dresser le constat cinglant. "Ça ne marche pas trop, les gens préfèrent le riz importé", explique l'un d'entre eux. Il est formel il importe plus de 85% de sa marchandise de Thaïlande ou du Brésil. Il a du mal à vendre le riz local, un problème de qualité d'après lui pour certains produits sénégalais. Dans les innombrables gargotes de Dakar, les cuisinières n'utilisent que du riz importé. Les millions d'euros dépensés par l'État n'ont pas suffi, pour l'instant, à changer les goûts et les habitudes alimentaires des Sénégalais.
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